Sur les scènes des deux rives de la Méditerranée, notamment, Radhouane El Meddeb n’a de cesse que de danser ou de faire danser l’être. L’intime et le collectif.
Après sa poignante pièce solo À mon père, une dernière danse et un premier baiser, présentée il y a deux semaines à Pôle Sud, le chorégraphe revient à Strasbourg au Maillon présenter Heroes.
Il a conçu cette pièce en observant les jeunes interprètes sur le parvis du CENTQUATRE à Paris. Breakers, vogueurs, hip-hopeurs, son regard est attiré par la pulsion de vie de leurs mouvements vifs, de leurs désirs aiguisés. Il tente de comprendre ce qui se joue sur cette scène de bitume étrangère à son univers poétique, dans ce cercle improvisé où ils se jettent, fragiles, parfois perdus, à la recherche de l’autre. S’appuyant sur les détails de cette vitalité qui déplace sa vision de la danse, il créé un spectacle avec neuf de ces héros acharnés de danse urbaine.
Nous avons profité de la présentation de Heroes — fragment campus, une performance pour quatre danseurs (Brice Rouchet, Kim Evin, Arnaud Duprat et William Delahaye), proposée sur le campus universitaire à Strasbourg, pour rencontrer le chorégraphe. Revenir avec lui sur la place de la transmission dans son travail chorégraphique, son urgence de la danse, et ce qui l’a mené à travailler pour le projet Heroes avec les danseurs et danseuses venu-e-s de la danse urbaine, qu’il a longtemps côtoyés, observés, mesurant, ressentant, ce qui pouvait les éloigner, mais aussi, et surtout, les rapprocher.
Entretien réalisée pour szenik par Alain Walther, mardi 28 mars 2017, sur le campus de l’université de Strasbourg. Sous le soleil de printemps et avec l’intrusion intempestive du vent dans le Métakiosque, sculpture de Séverine Hubard.
Le spectacle est à voir du 29 au 31 mars
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