Pièce maîtresse de l’impressionnisme, Daphnis et Chloé est un monument pour chœur et orchestre d’une sensualité ardente dans lequel Ravel livre sa vision idéalisée de la Grèce antique.
Sous la direction de Gergely Madaras, nouveau directeur musical de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège.
Maurice Ravel : » La musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre. «
Stravinsky lui-même voyait dans Daphnis et Chloé (la plus longue des pages orchestrales de Ravel) « l’une des plus belles œuvres de la musique française ». Sorte de « symphonie chorégraphique en trois parties », comme Ravel aimait à le souligner, l’œuvre s’adresse à un très grand orchestre com- portant pas moins de 14 percussions et des instruments peu usités comme la flûte en sol (grande flûte) et l’éoliphone (machine à vent). Prenant exemple sur Berlioz (Tristia, 1844) et Debussy (Trois Nocturnes, 1901), Ravel adjoint à l’orchestre un chœur à quatre voix mixtes chantant sans paroles. Avec un sens unique de l’orchestration, Ravel crée ici des sonorités extraordinaires aux gradations chatoyantes.
L’histoire de Chloé et Daphnis
Abandonnés dans leur enfance et élevés par des bergers, Daphnis et Chloé tombent amoureux (Daphnis séduit Chloé en jouant de la flûte de Pan).
Dans le Premier Tableau, Daphnis obtient un baiser de Chloé, mais des pirates accostent et enlèvent Chloé. Dans le Deuxième Tableau, Chloé est ramenée en guise de butin par les pirates dans leur camp, puis sauvée par l’intervention du dieu Pan. Le Troisième Tableau voit les amants enfin réunis.
Le Lever du jour, qui ouvre cet ultime volet, est l’un des plus beaux moments de l’histoire de la musique. Dans un fourmillement sonore d’un extrême raffinement émergent progressivement des chants d’oiseaux. Tandis que la pantomime où Daphnis et Chloé miment les amours de Pan et Syrinx donne lieu à l’un des plus célèbres solos de flûte de l’histoire, l’œuvre s’achève par une Danse finale endiablée que Ravel mit plus d’un an à peaufiner. La métrique à cinq temps, si enivrante pour l’auditeur, fit problème aux danseurs de la création, qui durent, sur la suggestion de Ravel, répéter inlassable-ment les cinq syllabes Ser/gei/Dia/ghi/lev.
À propos de Gergely Madaras
Hongrois, âgé de 34 ans, Gergely Madaras a été Directeur musical de l’Orchestre Dijon Bourgogne depuis 2013 et Chef principal du Savaria Symphony Orchestra (Hongrie) depuis 2014. Durant ses mandats dans ces deux maisons, il a multiplié les publics et remodelé les missions des orchestres, en les reconnectant avec leurs villes. En septembre 2019, il a succédé à Christian Arming comme Directeur musical de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège en septembre 2019.
Madaras est régulièrement invité par des orchestres majeurs de Grande-Bretagne, France, Allemagne, Danemark, Norvège… Ancré dans le répertoire traditionnel classique et romantique, il est aussi un ardent défenseur de Bartók, Kodály et Dohnányi et maintient une relation étroite avec la musique d’aujourd’hui.
DISTRIBUTION
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Direction musicale Gergely Madaras
Choeur de Radio France
Direction de choeur Lionel Sow
Concert enregistré le 28.02.2019 / Philharmonie de Liège / Oxymore