Aurore boréale
L’Orchestre Philharmonique de Strasbourg concocte un programme qui transforme le froid du grand nord en chaleur musicale.
L’OPS entame 2017 avec l’Ouverture d’Helios de Carl Nielsen, un classique du répertoire danois régulièrement joué à l’occasion de nouvel An. Dans cette pièce, le compositeur, inspiré par son séjour à Athènes et la lumière qui y baigne la ville, traduit musicalement la trajectoire du soleil au dessus de la mer Égée.
Le Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur du compositeur polonais Mieczyslaw Weinberg déploie une toute autre atmosphère. Fuyant l’invasion de son pays par l’Allemagne nazie, il se réfugie en Union soviétique, où il subit des attaques antisémites. Le soutien courageux de son ami Dmitri Chostakovitch lui évite une condamnation. La complicité musicale des deux compositeurs est évidente dans ce concerto, où l’on perçoit aussi des influences de musique klezmer. Le soliste sera ici le fantastique Nicolas Altstaedt, sous les mains duquel le violoncelle s’éveille réellement à la vie.
Le programme se clôt sur la Symphonie n°5 de Jean Sibelius. Remaniée deux fois, cette œuvre moderne, d’abord inspirée par Schönberg, avec des passages bitonaux, devient une symphonie d’inspiration classique. La première version séduisait déjà par sa forme originale, notamment dans le développement du tempo.
Le chef d’orchestre finlandais Leif Segerstam a concocté ici un programme singulier, aux influences nordiques, et qui nous donne envie d’en découvrir plus. (R.S.)
