Open Jazz
Le Robert Glasper Experiment ouvre le jazz aux influences du R’n’B et du hip hop, créant un son singulier, pas vraiment du goût des puristes mais passionnant.
On pourrait accrocher un panneau d’avertissement aux portes de la Kaserne Basel pour prévenir les amateurs d’un jazz classique : « Passez votre chemin, ce concert n’est pas fait pour vous. »
Le Robert Glasper Experiment manifeste, comme son nom l’indique, un penchant certain pour l’expérimentation, et cherche à élargir l’horizon du jazz. Rien de très original, le jazz s’étant de tout temps ouvert à tous les vents. La liste est longue, en effet, des musiciens adeptes des incursions dans le registre de la musique classique, des musiques du monde ou du swing. Mais Robert Glasper est différent : il s’aventure dans l’univers du R’n’B et du hip hop. Et le mariage entre rap et jazz est bien plus rare…
Robert Glasper (piano), Derrick Hodge (basse), Mark Colenburg (percussions) et Casey Benjamin (saxophone, chant) ne se contentent pas de les associer : ils créent un style inédit, récompensé par un Grammy du R’n’B, et que plusieurs critiques ont désigné comme l’avenir du jazz.
À la fois mélodieuse et inventive, la musique de Glasper est exigeante. Il faut bien le dire, elle n’est facile d’accès ni pour l’amateur de jazz, ni pour l’amateur de R’n’B… et demande tout notre attention, car elle est réellement passionnante.
Photo © Mike Schreiber
