CE SERA IMPUDIQUE, CAR LA HONTE A SAUTÉ.
KENZA : Un autre soir, tu rentres avec un gars, aussi pécho sur Tinder. Cette fois-là, tu restes sobre. Vous rigolez, vous parlez cinéma, tranquillement, vous baisez. La soirée se passe plutôt bien et puis, sur l’oreiller tu te mets à raconter ton VIOL VIOL VIOL. Et lui, bah il tombe amoureux : de ta vulnérabilité et de ta force en même temps, de la confiance que tu lui as accordée en racontant « ça » ! Il croit à une connexion, à une intimité de dingue, tu t’es confiée, si vite, sans honte ni pudeur ! Le gars te dit merci : Merci de t’être confiée. Et à ce moment-là, tu le vois dans ses yeux : le gars tombe amoureux.
Dépasser l’histoire banale et cruelle d’une fille abusée. Oser les mots crus d’un récit intime et impersonnel, souvent répété, trop souvent ignoré. Et entonner le chant des sirènes face à l’océan du mépris. Comme l’hymne guerrier d’une triade solidaire, capable de transformer la proie en prédatrice, maîtresse des profondeurs et souveraine en son royaume…
Dans cette première création de la compagnie Sorry Mom, en résidence artistique au TAPS pour deux ans, l’autrice et metteuse en scène Gaëlle Axelbrun répare son héroïne sur un ring de boxe. Coachée par deux loubardes impudentes et aguicheuses, elle frappe les esprits, triomphe des sentiments contradictoires et s’habille de velours pour enfin devenir requin.