A bout de souffle
Après Magnificat, présenté lors du festival Premières à Strasbourg en 2012, Marta Górnicka poursuit son exploration de la forme chorale en se penchant sur le monde du travail.
On l’avait découverte avec Magnificat, qui avait sans aucun doute été l’un des plus beaux moments du festival Premières en juin 2012. L’un des plus singuliers aussi. Dans un dispositif scénique ultra-simple, Marta Górnicka réinvente la forme du chœur tragique. Des corps, des voix, des souffles, une proposition tout en paroles, en rythmes, en scansion, portée par l’énergie du groupe et la force de chaque individu. Nous avions là quelque chose de neuf et de pourtant familier.
Avec son troisième spectacle Requiemachine (déjà présenté en Alsace en mai dernier lors du festival Horizon à La Filature de Mulhouse), Górnicka reprend le même dispositif et continue d’observer les tragédies d’aujourd’hui. Elle se penche sur le monde du travail et son « totalitarisme », sur « l’homme ordinaire pris dans les engrenages de la production et de la consommation quotidienne ». Elle s’appuie pour cela sur des textes de provenances diverses : lettres, comptines, slogans publicitaires, poèmes de Władysław Broniewski, extraits de textes d’Elfriede Jelinek ou de Michel Foucault. « Requiemachine est un essai sur la langue et la mort, explique Górnicka, sur la relation entre la langue et le pouvoir, sur la machine de l’histoire. » Un théâtre de lutte où le corps et le souffle sont la seule arme de l’Homme. (S.D.)
Photo : Marta Ankiersztejn
En langue polonaise surtitré en français
Un spectacle accueilli par Le Maillon et le TNS
Invitations offertes aux membres du Club szenik (jeu ouvert du 17.03 au 25.03)
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La bande-annonce de Magnificat sur theatre-contemporain.net