Pour l’édition 2025 du festival Théâtre en mai organisé par le Théâtre Dijon Bourgogne, Myriam Marzouki propose la pièce qu’il a co-écrite avec Sébastien Lepotvin : Nos ailes brûlent aussi !
Comment inventer un nouveau pays ? Se mettre d’accord ? Construire une démocratie après des décennies d’autoritarisme ? La metteuse en scène d’origine tunisienne Myriam Marzouki et l’auteur dramaturge Sébastien Lepotvin poursuivent leur recherche d’un théâtre inspiré du réel initié avec Ce qui nous regarde, créé au Théâtre Dijon Bourgogne en 2016. Ils racontent cette fois les dix années qui ont suivi la Révolution tunisienne de 2011. Par le corps, la musique et les images, sur un sol calciné, ils nous font sentir les émotions contrastées et les affects de cette expérience intime et collective : l’ivresse, l’espoir, mais aussi les désillusions. Sans chercher de logique documentaire, ils composent un poème visuel qui entrelace trois voix singulières, en arabe dialectal tunisien – langue qui a la spécificité d’être profondément hybridée avec le français. Porté par trois interprètes généreux, Nos ailes brûlent aussi est un théâtre chorégraphié éclatant, le cri d’un peuple en quête de liberté.
Myriam Marzouki travaille un théâtre politique qui privilégie la langue et l’esthétique du plateau et questionne les imaginaires contemporains. Nos ailes brûlent aussi s’inscrit dans la continuité d’un travail d’écriture scénique documentée initiée en 2015 avec Sébastien Lepotvin. Comme pour Ce qui nous regarde, qui traite de la représentation des femmes voilées, puis Que viennent les barbares, consacré à la figure de « L’autre » dans le récit national, le travail commence par une recherche documentaire approfondie d’articles de presse, témoignages, archives audios ou vidéos, etc. qui permet de rédiger un livret de paroles puis le texte dramatique. Mais malgré cette vigilance historique et documentaire, l’intention n’est pas de faire un récit factuel des événements, mais de « (proposer) aux interprètes une matière à jouer qui permette de rendre sensible la manière dont les individus sont à la fois acteurs d’un processus historique et affectés par cette situation collective ». La matière initiale est donc transformée dans une écriture poétique qui privilégie une narration sensible et subjective. Pour Nos ailes brûlent aussi, Myriam Marzouki commande des images à l’artiste Fakhri El Ghezal, photographe et cinéaste qui vit en Tunisie, et développe « deux dimensions importantes et nouvelles pour (elle) dans ce travail : une direction d’acteurs entre deux langues, l’arabe dialectal tunisien et le français, et un travail de mise en scène avec une dimension chorégraphique plus poussée que dans (ses) précédentes créations, pour laquelle (elle) collabore avec le danseur et chorégraphe Seifeddine Manaï ».
Distribution :
- Compagnie : Cie du dernier soir
- Mise en scène : Myriam Marzouki
- Texte et dramaturgie : Sébastien Lepotvin, Myriam Marzouki
- Avec : Mounira Barbouch, Helmi Dridi, Ghita Serraj
- Traduction : Hajer Bouden, Elie Youssef
- Collaboration chorégraphique : Seifeddine Manaï
- Scénographie : Marie Szersnovicz
- Création des images : Fakhri El Ghezal
- Création vidéo et sonore : Chris Felix Gouin
- Création lumière : Emmanuel Valette
- Costumes : Laure Maheo
- Régie générale et plateau : Jean-Marc Ducrocq
- Régie lumière : Diego Peucelle
- Régie son : Félix Gouin
- Régie surtitres : Elie Youssef