Pour l’édition 2025 du festival Théâtre en mai organisé par le Théâtre Dijon Bourgogne, la Brésilienne Jéssica Teixeira amène Monga !
Invitée pour la première fois en France avec son solo Monga, l’artiste brésilienne Jéssica Teixeira continue de démasquer les singularités et de défier les conventions. Se déclarant habitante et propriétaire d’un corps qui nous est étrange(r), hors du commun, elle tisse son histoire avec celle de Julia Pastrana, artiste mexicaine abominablement appelée « la femme-singe », exhibée dans les zoos humains et les freaks shows au XIXe siècle, de son vivant et après sa mort. Jéssica Teixeira danse et chante à sa manière, joue de l’érotique, du ridicule et de nos peurs d’être face à un corps qui nous est étrange(r). Accompagnée au plateau par deux musiciens qui créent en direct, elle revisite le passé pour renverser les mythes, interroger les frontières et les diktats qui façonnent nos représentations. Une performance aussi festive que subversive, qui nous propose d’écrire de nouvelles histoires et d’inventer de nouveaux imaginaires.
Jéssica Teixeira fait de son corps la matière première de son travail scénique et le transforme en acte politique. Elle dénoue les logiques d’oppression et dénonce la cruauté et la violence des normes de beauté dans les sociétés patriarcales et coloniales, qui excluent tout ce qui n’est pas « conforme ». Dans son premier solo, E.L.A. [A.L.S.O], l’artiste pluridisciplinaire explore scéniquement son propre corps – agité, étrange et difforme – et (s’interroge) sur la manière dont il interagit avec le monde. Endossant le personnage d’Ela, par opposition à son corps (Ele), Jéssica Teixeira fait de son physique un outil aux multiples facettes (éthique, politique, esthétique) qui déstabilise et renforce d’autres corps et d’autres perspectives, en cherchant à obtenir une vision sensible de la diversité et de la multiplicité, ainsi qu’une critique de l’imposition de normes de beauté. L’artiste utilise des textes théoriques (comme le livre The Impossible Body, de la chercheuse Eliane Robert Moraes) et sa propre biographie pour créer un mélange de témoignages et de scènes de performance sur scène. Dans ce transit narratif nous voyons son corps se transformer […] (Elle passe) de diva pop à cyborg, jusqu’à ce qu’elle se libère des contraintes et aboutisse à la sauvagerie. Dans Monga, elle construit la narration comme un patchwork, entre l’épopée de Julia Pastrana, un poème de l’écrivain et théologien brésilien Frei Betto, une conversation avec Dieu, une chanson qui proclame que « l’enfer est plein », et des interactions en direct avec le public.
Distribution :
- Compagnie : Corpo Rastreado
- Direction, dramaturgie et interprétation : Jéssica Teixeira
- Directeur artistique : Chico Henrique
- Directeur musical : Luma
- Musiciens : Luma, Juliano Mends
- Direction technique et conception de la lumière : Jimmy Wong
- Direction vidéo, photographie et fonctionnement de la caméra : Ciça Lucchesi
- Préparation corporelle : Castilho
- Régie plateau : Aristides Oliver
