CONCERT MIS EN SCÈNE
Elle n’était plus qu’un numéro d’archive, un document, un code à déchiffrer. Auditeurs et auditrices s’en étaient apparemment lassés à force de l’entendre. Désormais, les musiciens œuvrent à la manière d’archéologues dans les dédales d’un site funéraire. Que peut encore dire une partition musicale issue d’un passé perdu ? Que révèlent ses différentes strates, ses codes et conventions oubliées ?
Le génie de Mozart : d’avoir été en avance sur son temps, de transcender les moindres formules musicales de ses prédécesseurs et de ses contemporains, et cela en revendiquant une indépendance que nul n’avait su atteindre jusque-là… Le panégyrique pourrait être infini, mais il retient plus rarement une autre qualité. Celle d’avoir été en avance sur le désespoir et de prendre aujourd’hui encore au piège de la mélancolie.
En usant des moyens du théâtre, Séverine Chavrier et Pierre Jodlowski sondent cet héritage sous la forme d’une expérience et d’une fiction musicale : cette Symphonie Haffner de Mozart, il faudrait faire mine de l’entendre pour la première fois et tenter de lui résister. Là où elle tient en joue — l’oreille comme cible —, il est temps de la décomposer et la recomposer, pétrifiant son harmonie, livrant ses motifs au chaos… et tentant ainsi, stoïques à l’écoute, de la déjouer.
- Direction : Jean Deroyer
- Mise en scène : Séverine Chavrier
- Adaptation de la partition et conception électroacoustique : Pierre Jodlowski
- Scénographie et régie plateau : Louise Sari
- Vidéo : Quentin Vigier
- Régie vidéo : Claire Willemann
- Cadreur : Frédéric Letterier
- Régie générale : Germain Fourvel
- Orchestre philharmonique de Strasbourg
- Durée : 60 min (le spectacle présente des effets éblouissants pour le public)