Coup de schlass
Après son tube See You All, symphonie brinquebalante, Koudlam revient avec Benidorm Dream, album toujours empreint d’une certaine violence électronique. Oui voilà, un coup de couteau.
Il faut le dire, Koudlam, originaire d’Abidjan désormais installé à Paris, transforme le monde qui l’entoure en un fatras de sons électroniques violents se mettant au diapason de la noirceur et du désespoir de celui-ci. Le tube See You all qui l’a révélé au grand public n’est pas si révélateur des capacités d’observation de ce compositeur hors-normes que l’on retrouve sur son dernier album Benidorm Dream. Album concept réalisé durant six mois en immersion au sein de cette cité balnéaire, il recèle de sons technos que les jeunes viennent célébrer là-bas, de quelques instants océaniques, de sons entre joie des vacances et profondeur cynique de la société de consommation, sonorités rappelant celles des fêtes foraines. Comme la bande-originale d’un film sans images, Koudlam nous donne à voir cette cité dont la vie est rythmée par celle des touristes, par le loisir et le plaisir. Parfois plus doux qu’à l’accoutumée, le musicien s’est attaché à retranscrire la beauté étrange du lieu et ses contradictions dans des instrumentations souvent complexes et très recherchées. Un exercice de style assez réussi qu’on ne demande qu’à voir mis en scène en live, le festival des Artefacts en est l’occasion. (C.B.)
Pour en savoir plus
- La critique de Benidorm Dream de Koudlam par Libération
- Interview de Koudlam par Brain Magazine
- [VIDEO] Portrait de Koudlam dans le Before du Grand Journal