Improvisations
Le collectif suisse d’instrument à vent livre avec un jazz débordant et tout en contrastes qui, bien que rigoureux, déploie une grande spontanéité.
Sept instruments à vent sur dix musiciens, voilà qui peut paraître bien audacieux. Mais s’agissant de Keller’s 10, il n’en est rien. La formation suisse composée de dix musiciens autour du chef Beat Keller produit un jazz de très haut niveau. Les musiciens font naître, changer et disparaître les sonorités, les textures et les structures. Il en résulte une musique que l’on écoute en retenant son souffle pour surtout ne rien manquer des passages en filigrane. À peine le public croit-il se trouver en territoire connu que Keller donne une impulsion tout-à-fait inattendue à sa musique. Un jazz très réfléchi et structuré sans qu’il ne paraisse jamais guindé, grâce à la spontanéité de l’ensemble et son talent d’improvisation. Le deuxième album, qui s’appelle tout simplement Two, s’éloigne du jazz classique en introduisant des éléments de rock, de swing, de musiques de cirque et d’avant-garde. Tout autour du morceau Circular Music No.2 du compositeur suisse Jürg Frey, qui dure vingt minutes, Keller’s 10 nappe de contrastes les interventions les plus variées de ses instruments à vent. Qu’il soit minimaliste ou exubérant, heurté ou mélodieux, le style de Keller’s 10 est toujours surprenant et, par là même, captivant. (T.B.)
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