La peur de l’inconnu
L’adaptation par Thomas Krupa du roman de J. M. Coetzee Warten auf die Barbaren (En attendant les barbares) critique l’oppression de celles et ceux que l’on considère comme « différents ».
Pour les Grecs, un barbare était un homme qui ne parlait pas leur langue. Pour les souverains de « l’empire » décrit dans le roman En attendant les barbares de J. M. Coetzee, romancier sud-africain et lauréat du prix Nobel de littérature, ce sont les étrangers qui menacent prétendument leur règne. Leurs soldats sont sans pitié pour eux : ils les humilient, les terrorisent, les torturent. Le magistrat de l’une des villes frontalières de l’empire est témoin de ces tortures, mais n’entreprend rien à ce sujet, jusqu’au jour où il s’éprend d’une étrangère. Il change alors de camp et devient lui-même une « menace », rejoignant ceux que l’armée torture. Son crime : la pitié. Dans son adaptation réalisée pour le Theater Freiburg, le metteur en scène Thomas Krupa montre à quel point la désignation de « barbare » est arbitraire. Avec l’apartheid en toile de fond, il se demande s’il est légitime de s’arroger le droit de définir ce qui est civilisé et ce qui est barbare, et d’appliquer sa définition à d’autres peuples.
À voir aussi sur szenik : Disgrace, mise en scène de Kornél Mundruczó d’après un autre roman de J. M. Coetzee, du 20 au 23 février au Maillon à Strasbourg
Pour en savoir plus
– Plus d’infos sur le blog du Theater Freiburg (DE)
– Critique de la Badische Zeitung (DE)
– Critique du Südkurier (DE)
– Biographie de Thomas Krupa (DE)
