La maîtrise, tout en puissance
Edita Gruberová est de retour au Festspielhaus de Baden-Baden pour interpréter un récital aux côtés du pianiste Peter Valentovič.
C’est une vieille histoire que la cantatrice Edita Gruberová entretient avec le Festspielhaus de Baden-Baden. L’histoire d’un succès d’abord puisque c’est ici qu’elle reçu le prix musical Herbert von Karajan il y a deux ans. L’histoire d’un premier éclat aussi, puisqu’elle surpris tout le monde dans le rôle de Norma de Bellini en 2014, un rôle que peu de cantatrices ont osé tenir après Maria Callas. Le programme de ce concert sera l’occasion de renouer avec ses origines orientales : Pourquoi et la Berceuse de Tchaïkovski, Ton splendide bouquet est frais et parfumé et Nul vent soufflant des hauteurs de Nikolaï Rimski-Korsakov, les Mélodies Tziganes de Dvorak et enfin, une sélection de Lieder de Richard Strauss. Quoi de mieux pour faire porter une voix qui n’a toujours pas fléchie après 47 ans de scène ? « C’est ça mon secret, qui d’ailleurs n’en en est pas un : ne pas dépasser les limites, rester dans mon domaine. » confie-t-elle. Elle qui s’est échappée d’une Tchécoslovaquie en plein délitement pour aller jouer à Vienne, New York, Berlin, Barcelone… et y faire vibrer un immense répertoire. Les critiques relèvent une incroyable maîtrise technique aux nuances très vivantes, une voix de soprano colorature très rare par sa puissance et sa capacité de jouer sur les aigus et les suraigus. « La reine du bel canto » comme on l’appelle, sera accompagnée par Peter Valentovič, un pianiste slovaque fascinant de virtuosité. Une soirée qui s’annonce puissante et intime à la fois. (A.O.C.)
Photo © Andreas Klingberg
Pour en savoir plus
- [Vidéo] Edita Gruberová interprète l’Air de la Reine de la nuit de Mozart
- Interview d’Edita Gruberová pour Coline Opéra
- Trois raisons d’écouter Edita Gruberová dans l’Express