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Le Ballet National de la Sarre présente avec la pièce « La Table verte », critique de la guerre, un jalon de l’histoire de la danse – Un programme passionnant qui vient remplacer « Orfeo ed Euridice »

Les fans du Ballet National de la Sarre peuvent se réjouir d’un temps fort très particulier. Le vendredi 24 mars 2023, à 19h30, le soirée de ballet en deux parties « COURAGE ! » sera présentée au Théâtre National. Le public découvrira une pièce considérée comme un jalon de l’histoire de la danse allemande : « La Table verte » de Kurt Jooss. L’œuvre a été créée en 1932 à Paris et est depuis devenue le ballet politique le plus célèbre au monde. « Il fallait du courage pour créer une pièce contre la guerre en 1932, alors que le national-socialisme gagnait en influence en Allemagne », explique le directeur du ballet Klaus Kieser. « C’est d’une actualité tout à fait oppressante ». D’un point de vue stylistique, « La Table verte » est, selon Kieser, d’un expressionnisme massif, un modèle de danse expressive.

Kurt Jooss (1901-1979) s’est inspiré de ses propres souvenirs de la Première Guerre mondiale. Il a conçu l’œuvre comme une danse macabre : la mort comme trait d’union qui, en fin de compte, englouti tous les hommes. Depuis sa création, la pièce a été dansée d’innombrables fois, sur tous les continents. Aujourd’hui encore, elle est répétée à plusieurs reprises, notamment en Europe et aux États-Unis. « Notre maître de ballet Claudio Schellino fait actuellement partie des très rares personnes au monde à pouvoir répéter « La Table verte » sur autorisation des héritiers Jooss. De plus, c’est une grande performance de la part des danseurs de monter cette pièce en si peu de temps », souligne le directeur du ballet Stijn Celis. La soirée de ballet « COURAGE ! » est inscrite au programme à la place des représentations d’« Orfeo ed Euridice », qui ont été entièrement annulées, et sera jouée dix fois.

Un autre élément de la soirée de ballet « COURAGE ! » sera la production acclamée « Antikhthon » de Stijn Celis, dont la première a eu lieu en octobre dernier dans le cadre du programme de « BELLA FIGURA ». Le directeur de la danse de Sarrebruck s’était attaqué à une partition remarquable avec la musique du même nom de Iannis Xenakis. « Antikhthon » avait été commandé par le légendaire chorégraphe George Balanchine, mais n’a jamais été utilisé par ce dernier. Stijn Celis a eu le courage de prendre le risque de créer une harmonie sur des sons discordants, une performance saluée par les critiques. La musique expressive associée à l’art puissant de la danse font d’« Antikhthon » une expérience captivante.

Les deux chefs-d’œuvre de l’art de la danse sont également placés sous le signe des arts plastiques de leur époque : pour « La Table verte », les masques expressionnistes grotesques et exagérés, pour « Antikhthon », les surfaces colorées abstraites et les costumes graphiques et scintillants.



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