Sublime duo
Le saxophoniste Charles Lloyd rejoint le pianiste Jason Moran pour un instant musical puissant et gracieux, suspendu dans le temps.
Ce qui frappe à l’écoute de Hagar’s Song, c’est la douceur des notes qui déferlent sans jamais céder à la brutalité. Cet album d’une rare délicatesse a un caractère apaisant, voire même réconfortant. Et puis, il y a l’entente exceptionnelle entre saxo et piano. Que le tempo accélère, ralentisse ou suspende le temps dans un entre-deux où l’un semble attendre que l’autre le rejoigne, nous sommes livrés sans réserve au charme dont nous enveloppe le sublime duo américain qui se produit. Nous atteignons progressivement les rives d’un ailleurs nimbé de rêveries intérieures où conduit la musique quand elle touche à la perfection. Belle, très belle osmose que celle qui soude Charles Lloyd, impérial saxophoniste de 77 ans adoubé par Duke Ellington, et Jason Moran, classieux pianiste aux doigts d’or. Ensemble, ils ont fait le choix de l’éclectisme et s’ils rendent hommage à George Gershwin ou Brian Wilson au gré des partitions, ils ne s’interdisent pas non plus des détours vers Billie Holiday ou encore Bob Dylan. Ce qu’on appelle avoir l’esprit ouvert.
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