Derrière ce titre étrange, emprunté à une œuvre de l’artiste Maurizio Cattelan, se dissimule un parcours symptomatique dans le monde du travail contemporain. Pourtant doué pour la musique, Pietro a finalement opté pour la sécurité : des études « sérieuses » d’ingénieur, un emploi « solide » dans une multinationale de renom, rompue à l’art du management moderne. Nulle contrainte apparente, ni horaire, ni vestimentaire… mais une liberté entièrement mise au service de la performance. Dès que le jeune employé ne remplit plus les objectifs se met en marche la mécanique du harcèlement. De ce parcours, son frère Daniele veut faire une pièce de théâtre. Mais que se passe-t-il lorsque la souffrance réelle refuse de devenir la matière de la fiction ? Quelle est la légitimité de l’art lorsqu’il se veut reflet critique de la réalité ? Diagnostic du monde contemporain, Bidibibodibiboo est le récit d’une aliénation. Mais entre piano à queue, machine à café et poulet mayonnaise, c’est aussi l’histoire, émouvante et drôle, du lien profond qui unit deux frères.
Théâtre / Italie / première française