Des porte-manteaux qui marchent, des tables et des sièges qui dérapent et toupillent quand un mur s’ouvre pour laisser échapper un couple de danseur·euses. Aurélia Thierrée évolue au milieu d’illusions d’optique et d’effets visuels formant un écrin merveilleux. Mais cet espace mental tourmenté n’en fait qu’à sa tête et notre cleptomane se retrouve rapidement prise à son propre piège, manipulée par ce qui l’entoure. Entre magie nouvelle et art du mime, les choses prennent vie et donnent du fil à retordre à l’artiste dont la robe virevolte selon ses propres envies, refusant de se laisser pendre.
Dans la lignée des Chaplin, c’est sa mère Victoria Thierrée Chaplin qui signe pour elle cette pièce pleine de douce folie. Si les objets s’y rebellent, l’humour convoque notre part d’enfance en plein pays imaginaire. Cette époque où l’on se plaît à ensorceler les choses. Les vols et métamorphoses successives de notre héroïne, accompagnée du danseur Jaime Martinez, voisinent avec un bestiaire de chimères dans une ode à la liberté et à l’inventivité. La morne réalité y est mise au défi d’une réinvention poétique de la vie par le jeu.
En partenariat avec le Maillon, Théâtre de Strasbourg – Scène européenne