Tête chercheuse du cirque contemporain, André Mandarino compose une partition aérienne sur le thème de l’amour. A l’image d’une nouvelle génération rebelle aux assignations de genre, quatre artistes s’élancent, sur le plateau et au cadre aérien, dans les vertiges du désir, du couple et de l’identité.
Voilà des siècles que le mythe de l’amour romantique caracole dans l’inconscient collectif. Incrustée au cœur des esprits à coup de clichés véhiculés dès la plus tendre enfance, l’effigie du couple hétéro-normé modèle l’imaginaire amoureux. S’émancipant des figures imposées, André Mandarino s’empare des jeux de l’amour et du désir, dans une création de haute voltige.
Sur la piste, ils/elles, sont quatre. Chacun à la recherche de l’être qui est sa moitié. Entre voltiges et portés vertigineux, « iels » font et défont les duos, au gré des combinaisons possibles. Et c’est magnifique de poésie et de virtuosité ! Tout est mouvant dans cette pièce aux lumières changeantes dont la scénographie joue sur plusieurs niveaux. Composé d’un double cadre aérien, le dispositif dessine un terrain de jeu où les corps s’élancent, se suspendent, se rattrapent, s’étreignent, chutent. Les portés deviennent dialogue théâtral, mouvements chorégraphiques. À mains nues, au corps à corps, « iels » font résonner les notions d’affrontement et de désirs, d’attachement et de séparation. Ni dans la provocation ou la revendication, ces acrobates-là se plaisent à faire disparaître les codes genrés et à renverser les inégalités homme/femme… Ni fille, ni garçon. Au sol et dans les airs, les « crush » de Mandarino refusent que les autres les définissent, laissant espérer des lendemains moins stéréotypés.
Le 20 octobre à La Machinerie 54
Les 14 & 15 novembre au Manège, scène nationale-Reims
Le 24 novembre au Nouveau Relax
Le 4 février à l’Art’Rhena
Le 10 février à l’Acb Scène Nationale
Le 28 février à l’Espace Georges Sadoul
Interview, montage : j. lippmann
Étape de création I juin 2022 au Manège, scène nationale-reims
Photo : André Mandarino