Sophie Darly est de retour avec son troisième album Slow Down Fast. Avec ce nouveau disque, la chanteuse offre une poésie de l’ordinaire qui captive dès la première note. Compositrice, co-autrice et productrice, l’artiste franco-suisse y évoque l’hyper effervescence du monde contemporain et ses incidences.
Inspiré des musiques soul, jazz, blues qu’elle chante depuis ses 20 ans et son voyage à Detroit (USA), l’univers de Slow Down Fast est subtil, tout en retenue, mais faussement sage.
Entourée d’un groupe de choc comprenant Daniel Mizrahi aux guitares, Arnaud Gransac au piano, Antoine Reininger à la basse, Mathieu Penot à la batterie, Hector « Tachi » Gomez aux percussions, Pierrick Pédron au saxophone, Julien Alour à la trompette, et Frédéric Jaillard aux claviers, Sophie Darly nous fait vibrer avec sa tessiture soul/jazz sublimée par une guitare percutante, des cuivres dynamiques et des percussions galopantes. Voici un extrait: le titre Living The Dream, et son ambiance très Stax/Motown qui est une invitation à se libérer et à laisser derrière soi tout ce qui nous entrave.
Slow Down Fast est un disque porté par un groupe très soudé avec lequel la chanteuse parle de sa vie et des mutations du monde.
Soul Game et Twelve Secrets Of a Lady, ses deux premiers albums, Sophie Darly les avait sculptés dans les standards de la Motown et dans ceux de la soul. Désormais, ce sont ses compositions personnelles qui dessinent les courbes et les nuances de Slow Down Fast. En première partie comme en tête d’affiche, en invitée comme en membre fondatrice de la chorale Liberty Gospel, c’est l’expérience de la scène alliée à un désir autant qu’un besoin de ne plus interpréter les chansons des autres qui l’ont menée sur ce chemin. Et aussi un constat. Celui d’un monde en hyper effervescence, poussé dans une course aussi insensée que sans fin, qui abime les relations entre des êtres qui, désormais, perdent temps et humanité par numérique interposé.
Il est temps de ralentir. De prendre les minutes, les heures ou tout répit nécessaire pour apprécier l’instant. C’est accompagnée de la plume de Damien Somville, des touches noires et blanches d’Arnaud Gransac, des cordes du guitariste et réalisateur Daniel Mizrahi, que Sophie Darly a écrit et composé Slow Down Fast, un album dont elle est également la productrice et qui paraît sur Broz Records, son label.
Inspirée par la soul et le jazz, sa musique est un cocon qui fausse la marche des aiguilles de la pendule, à défaut de pouvoir l’arrêter. Bucolique par endroits, soulevée de chœurs à d’autres, c’est en toute discrétion que les cuivres s’y invitent. Ne pas troubler la quiétude, ni le moment. Prendre le temps d’écouter, de laisser le climat intimiste s’installer, sans se laisser dévorer par la technologie et les artifices de studio. La voix lovée dans le groove organique, Sophie sait parfois prendre ses distances avec ses compagnons rythmiques pour aller virevolter avec les arrangements, discuter avec le piano, tutoyer la guitare acoustique. Eteindre parfois ses notes dans un fredonnement délicat et fragile.
Il est urgent de ralentir mais, même si nous sommes parfois désarmés pour freiner voire inverser la folle course du monde, il est possible de le faire, le temps des huit titres de Slow Down Fast.