Depuis l’Antiquité, l’histoire des hommes est aussi celle d’un silence imposé aux femmes, dont la voix a souvent été associée à l’irrationnel, à la monstruosité et au désordre. Tel est le constat de l’écrivaine Anne Carson, dont l’essai The Gender of Sound (1992) est le point de départ de la nouvelle création de Jan Martens. Puisant dans un large corpus sonore des cent dernières années, le chorégraphe flamand fait résonner ce qui a été tu : des morceaux et des tonalités méconnus, des voix de femmes novatrices et disparues de l’histoire de la musique. Faisant confiance à la puissance évocatrice du son – du murmure jusqu’au chant –, il lui donne forme à travers le corps : celui de six danseuses et danseurs, dont il laisse s’exprimer l’individualité. Sans abandonner complètement l’organisation quasi géométrique des corps dans l’espace qui constitue sa marque de fabrique, le chorégraphe invite les artistes à s’émanciper peu à peu des cadres. Pour mieux écrire une contre-histoire sonore et gestuelle.
Résidence transfrontalière et Bourse Multiplica 2025
Dans le cadre du programme de coopération INTERREG VI Grande Région, les Rotondes, la Ville de Metz et le tiers-lieu...
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