Opéra d’épouvante
Enfants possédés, fantômes maléfiques… L’effroi s’invite à l’Opéra national du Rhin qui débute sa saison avec The Turn of the Screw de Benjamin Britten, mis en scène par Robert Carsen.
En 1898, Henry James écrit une nouvelle fantastique qui joue avec les nerfs du lecteur, The Turn of the Screw (Le Tour d’écrou). Au beau milieu de la campagne anglaise, dans un vaste manoir isolé, une gouvernante est engagée pour surveiller deux orphelins, charmants et bien élevés. Mais les enfants adoptent des comportements de plus en plus troublants, tandis que la gouvernante voit d’étranges apparitions dans la nuit. Il s’agit des anciens domestiques de la maison, Peter Quint et Miss Jessel, morts peu avant son arrivée dans des circonstances mystérieuses. La gouvernante se donne alors une mission : sauver ces enfants des griffes des fantômes qui pervertissent leur innocence. Dans la nouvelle, l’ambiguïté entre réel et surnaturel demeure jusqu’au bout : les enfants sont-ils possédés par des spectres ? La gouvernante, très émotive, ne serait-elle pas victime d’hallucinations ? Dans l’opéra de Benjamin Britten, la question est vite réglée et l’important est ailleurs : dans l’abus de pouvoir sur les enfants, dans les soubresauts de l’inconscient, dans la place de la sexualité dans une société puritaine…
Pour sa première production de la saison, l’Opéra national du Rhin a fait appel à des fidèles de la maison : le metteur en scène canadien Robert Carsen, qui entend exploiter le côté cinématographique de l’œuvre (déjà adaptée par Alejandro Amenábar dans Les Autres) et le chef d’orchestre belge Patrick Davin à la tête de l’Orchestre symphonique de Mulhouse. La gouvernante sera interprétée par la soprano canadienne Heather Newhouse, accompagnée sur scène par les Petits chanteurs de Strasbourg.
Photo © Klara Beck
