Jazz Challenger
Roberto Fonseca s’est imposé comme l’une des étoiles montantes du jazz cubain au piano. Au Cheval Blanc, une occasion unique de le découvrir en solo.
On serait tenté de dire qu’il n’y peut rien : Roberto Fonseca est tombé dans la marmite tout petit. Avec un père batteur et une mère chanteuse, sans compter deux demi-frères respectivement pianiste et batteur – les frangins Jésus et Emilio Valdès –, son enfance a été vécue en musique ! N’empêche que sa sensibilité, Roberto Fonseca l’a construite tout seul. Sans doute influencé par son père, il a débuté la batterie, avant de l’abandonner au profit du piano, à l’âge de 8 ans et avec un tel talent qu’on le retrouve déjà en train d’officier au sein de formations jazz fusion dès l’adolescence. À La Havane, son environnement immédiat le conduit à mixer la musique cubaine à d’autres formes plus contemporaines, empruntées au jazz latino, aux rythmes africains ou à des influences hip hop, voire carrément drum & bass. Ses tournées avec la fine fleur de la musique cubaine, le Buena Vista Social Club, Rubén Gonzáles ou Ibrahim Ferrer, ont révélé son talent auprès du grand public. Elles l’ont surtout conduit à affiner son propre projet musical, qui s’appuie sur la tradition cubaine pour explorer des voies plus personnelles, au même titre que certains de ses contemporains, la magnifique chanteuse cap verdienne Mayra Andrade et le guitariste Raul Midón, avec lesquels il collabore fréquemment. Pour sa nouvelle tournée, il opte pour une performance solo. Une forme dépouillée, sans échappatoire possible. Nul doute que de ce face à face intimiste, il sortira vainqueur, comme à chaque fois. (E.A.)