Le pouvoir des mots
A Colmar, Olivier Py vient présenter deux œuvres du poète grec Eschyle. Au centre de ces textes atemporels, le verbe, la révolte, l’appel à l’aide et la solidarité. Voilà du vrai théâtre !
Le metteur en scène français et directeur du Festival d’Avignon a trouvé en Eschyle un maître du pouvoir des mots et du regard critique. Pour honorer son œuvre, il en a monté une série, qu’il a mise en scène. C’est ainsi qu’il arrive à Colmar avec Prométhée enchaîné et Les Suppliantes.
Prométhée a volé le feu des Dieux pour l’offrir aux hommes. Furieux, Zeus l’a enchainé à un rocher. Mais Prométhée proteste et tient tête au maître de l’Olympe… Il ne se laissera pas dicter sa conduite ni ne se pliera au pouvoir supérieur, mais demande l’aide des autres Dieux, et, inflexible, ne cesse de se battre. Totalement désarmé, il n’a pour lui que la force de sa volonté et son opiniâtreté.
Dans Les Suppliantes, les 50 filles de Danaos demandent protection au Roi Pelasgos, alors qu’elles fuient un mariage forcé avec leurs cousins. Mais le Roi voit cela comme un conflit politique. Va-t-il placer la protection des plus faibles avant l’intérêt de son Royaume ?
Voilà deux œuvres qui mettent un coup de projecteur sur la liberté d’expression, le libre arbitre et le concept de démocratie. Dans une mise en scène minimaliste se retrouvent trois grands comédiens, qui puisent dans la seule chose qui a encore véritablement du pouvoir : la parole. Avec ces œuvres, osons alors regarder notre société en face.
Olivier Py, Texte français et mise en scène
Avec
Céline Chéenne, Philippe Girard, Frédéric Le Sacripan
Photo : Christophe Raynaud de Lage
