Bref résumé, à toutes fins utiles : une reine d’Athènes (Phèdre), femme de héros (Thésée), est prise d’une passion dévorante et coupable pour son beau-fils (Hippolyte) qui la mènera à sa perte. Si Phèdre est le récit d’un amour interdit, Phèdre ! est celui d’un amour toléré, encouragé même, pour la poésie et la langue. À la manière d’un conférencier, le comédien Romain Daroles remonte aux origines mythologiques des personnages, révèle la dramaturgie de la pièce, décortique la magie des alexandrins. Mais alors qu’il raconte la tragédie acte après acte, le voilà peu à peu envahi par la passion lui aussi, celle du texte, comme contaminé par la beauté des mots des personnages qu’il se met à incarner.
La lecture que fait François Gremaud de l’œuvre de Racine n’est pas une mise en scène, ni une explication de texte. C’est le spectacle joyeux d’un enthousiasme savant et brillant, drôle et contagieux. Le point d’exclamation apposé au titre initial est celui d’une admiration sincère pour la pièce, et d’un amour du théâtre donné en partage au public.
