Le goût du jazz
Petite Moutarde a tout pour mettre en appétit les amateurs de musique actuelle. Qualité de l’écriture, astucieux mélange des styles, interprétation inspirée, tout ce qu’il faut pour pimenter notre plaisir de spectateur.
Contrairement à ce que son titre ferait penser, l’oeuvre n’est pas née dans une cuisine, mais d’une résidence organisée par l’Atelier du Plateau sur le thème « les réalisateurs qui ont filmé Paris ». Invité à y participer, le violoniste et compositeur Théo Ceccaldi a choisi « Entracte », un film muet de René Clair. En regard de l’esthétique des années 20 et de l’univers dadaïste du cinéaste, il a écrit une suite de huit compositions – chaque titre renvoie à un condiment : Petite Harissa, Petit Gingembre, etc..- aux tonalités à la fois surréalistes et actuelles. Son écriture d’une belle sophistication et d’une grande subtilité, est magnifiée sur scène par la beauté du son individuel et collectif du petit orchestre de chambre réuni autour de lui. Dans un dispositif visuel où défilent notamment des images du film de René Clair, ils sont quatre – Théo Ceccaldi (violon), Alexandra Grimal (saxophone/ voix), Ivan Gélugne (contrebasse) , Florian Satche (batterie) – brillants improvisateurs qui illuminent cette bande son revisitée à l’aune du jazz.
Théo Ceccaldi, tout juste 30 ans, a étudié le violon classique et jazz au CRR de Paris. En 2004, il a décroché ses premier prix de violon et de musique de chambre; en 2011 il remporte le 1er prix au Tremplin Orleans’Jazz. Et en 2014, il est élu Révélation Française par Jazz Magazine. Autant dire qu’il compte assurément parmi les voix les plus originales de la scène jazz française contemporaine. A suivre de près. (C.I.)
Bonus
Entracte, le film de René Clair
