Va, pensée
Le troisiéme opéra de Verdi met en parallèle conflits politiques et conflits familiaux.
L’apogée de toute représentation de Nabucco est indéniablement le chœur des prisonniers Va pensiero – Va, pensée : c’est un moment où, malgré le chant et la musique de l’orchestre philarmonique, on a l’impression d’entendre le public retenir son souffle. La troupe des prisonniers dévêtus vers la fin de l’opéra, contraste fortement avec le début de la pièce, où l’on voit une société cossue parcourir la scène en vêtements prestigieux – à un moment où l’esclavage babylonien est encore loin. Le metteur en scène Michael Sturm se concentre moins sur le conflit politique et religieux – comme l’actualité pourrait le suggérer – que sur le drame familial : la rivalité des deux sœurs pour le pouvoir. Ces conflits familiaux renvoient à une période particulièrement douloureuse dans la vie du jeune compositeur, qui a écrit la pièce en pleine dépression, après la mort de sa femme et de ses enfants, décédés à quelques mois d’intervalle.
Photo : M. Korbel
Pour en savoir plus
– Présentation de l’opéra sur le site du Theater Freiburg
– Critique de la Badische Zeitung (D)
– Un entretien avec le chef de chœur Bernhard Moncado (D)
– Entretien avec la costumière Christa Wagner (D)
– Le site de Fabrice Bollon (D)
