Concert de Lisa Batiashvili au Festspielhaus Baden-Baden, le 18.07.15

Lisa Batiashvili

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Virtuosité et modestie

Bien qu’elle fasse partie de l’élite mondiale, la violoniste géorgienne a su rester humble.

Lisa Batiashvili est tout le contraire d’une diva. Simplicité, pragmatisme, modestie sont les qualités qui distinguent la violoniste géorgienne. Les chefs d’orchestre apprécient la soliste parce qu’elle s’efface au profit de la musique. Aucune coquetterie dans son jeu, mais beaucoup d’élégance et de virtuosité. Batiashvili ne cherche pas à flirter avec le public, elle est entièrement absorbée par son jeu. Elle sait tirer de son violon des sons d’une beauté filigrane et des mélodies d’une grande expressivité, au phrasé élégant et riche en nuances. On pourrait lui pardonner un peu de vanité, car elle fait partie de l’élite mondiale. De père violoniste réputé et de mère pianiste et professeur de musique, elle est formée en Géorgie avant de fuir le système soviétique avec ses parents pour s’installer en Allemagne, où elle suit les cours d’Ana Chumachenco. Aujourd’hui, elle se produit avec les meilleurs orchestres, comme les Berliner Philarmoniker, la Staatskapelle Dresden ou le Symphonieorchester du Bayerischer Rundfunk. À Baden-Baden, elle interprétera avec le Chamber Orchestra of Europe le Concerto pour violon n°1 de Sergueï Prokofiev, un morceau vraiment infernal, résolument anti-romantique qui, avec ses discordances, représente pour le soliste une véritable gageure. (T.B.)

Photo : Anja Frers