On dirait le Sud
Initié par La Filature de Mulhouse, le festival Les Vagamondes met à l’honneur les cultures méditerranéennes. Théâtre, concerts, expositions, conférences… les supports se déclinent pour mettre en lumière un héritage d’ici et d’ailleurs.
Qui a dit que la culture était la première sacrifiée en temps de crise ? Prenant à contre-pied l’idée générale d’une Europe du Sud écrasée par les préoccupations économiques, La Filature de Mulhouse met à l’honneur pour la troisième année consécutive leurs forces créatrices avec le festival Les Vagamondes.
Théâtre, danse traditionnelle, concerts, expositions, conférences, bal latin… l’événement est une échappée vers une culture en ébullition, marquée par les métissages et le regard tourné vers l’avenir. Parmi les six spectacles au programme, les deux créations d’Angélica Liddell sont certainement les plus enflammées. Todo el Cielo sobre la tierra et plus encore Ping Pang Qiu ont fait couler beaucoup d’encre lors de leur présentation au Festival d’Avignon en 2013. La sulfureuse Espagnole y conte des amours impossibles, notamment avec la Chine maoïste.
Dans un registre plus apaisé, Kheireddine Lardjam a fait appel à Fabrice Melquiot pour l’écriture de Page en construction. La pièce, créée à l’issu de résidences à La Comédie de l’Est et à La Filature, part sur les traces de ces hommes déchirés entre deux patries, la France et l’Algérie. Sur scène, Kheireddine Lardjam joue sa propre histoire, accompagné de trois musiciens pour une immersion intimiste. Ses mots font échos aux photographies de Françoise Saur tout en ombres et lumière, moments capturés du quotidien des Algériens et exposés à La Filature. (C.T.)
Pour en savoir plus
- Critiques des spectacles d’Angélica Liddell par Libération
- Un extrait de Page en construction en projet
- Découvrez les photographies de Françoise Saur
