Après Vêtir ceux qui sont nus, le metteur en scène Charles Tordjman revient aux Théâtres de la Ville avec une tragédie d’Eschyle, Les Suppliantes.
Écrite vers 465 avant notre ère, Les Suppliantes raconte le destin des cinquante filles de Danaos qui refusent qu’on leur impose le mariage à leurs cousins, les cinquante fils de leur oncle Egyptos. Afin d’échapper à cette union, elles se réfugient à Argos où elles demandent l’asile et la protection du roi. Il est d’abord réticent, mais finit par accepter. Un héraut des fils d’Egyptos arrive, exigeant leur retour, mais elles refusent. Le roi d’Argos renvoie le héraut. La menace d’une guerre pointe à l’horizon.
Un texte qui rebondit dans notre présent, en l’occurrence celui des exilés et des demandeurs et demandeuses d’asile, fuyant la brutalité d’autres pays. Entouré, entre autres, des comédiens luxembourgeois Eugénie Anselin et Raoul Schlechter et de la chanteuse italienne Germana Mastropasqua, Charles Tordjman décide de faire résonner les chants polyphoniques du chœur des cinquante jeunes femmes exilées à travers un ensemble de téléviseurs et de vidéos, comme à travers l’épaisseur du temps même. Un théâtre réduit à son essence même, puissamment archaïque, qui fait entendre des mots justes contre les cruautés de ce monde, capable à la fois de porter plainte, de consoler, voire de redresser les torts faits.
- Adaptation & mise en scène : Charles Tordjman
- Assistante à la mise en scène : Pauline Masson
- Scénographie, musique & son : Vincent Tordjman
- Images 3D : Thomas Lanza
- Écriture & direction des chants : Xavier Rebut
- Régie générale & lumières : Christian Pinaud
- Costumes : Michèle Tonteling
- Avec : Eugénie Anselin, Germana Mastropasqua, Raoul Schlechter, Assane Timbo
- Construction des décors : Les Théâtres de la Ville de Luxembourg
- Production : Compagnie Fabbrica
- Coproduction : Opéra-théâtre de Metz ; Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Le Manège, Scène Nationale de Maubeuge ; La Comédie de Picardie ; Transfestival Passages, Metz