Des taupes géantes (La Nuit des taupes) aux épouvantails (Farm Fatale), Philippe Quesne s’attache toujours à faire vivre sur la scène de petites communautés rassemblées autour d’un projet précaire et sincère, une alternative rêvée et modeste à la cacophonie du monde. Le célèbre Jardin des délices de Jérôme Bosch n’en est-il pas une ? Rompu au dialogue des arts, c’est cette fois à la source du patrimoine pictural européen que va puiser le metteur en scène.
Mille fois interprété sans perdre de son mystérieux, le chef d’œuvre donne à voir un monde bigarré et paradoxal, poétique et réjouissant, fécond pour l’imaginaire et la pensée. Dans cette féérie composée dans un monde en transition entre Moyen Âge et Renaissance, les créatures les plus étranges côtoient l’humain, tandis que se dissipent toutes les frontières, entre le concret et l’illusion, la réalité et le rêve, la nature et la culture. Un point de départ idéal pour interroger, dans un voyage théâtral collectif, le monde d’incertitudes et de paradoxes dans lequel nous vivons, à la fois lieu de toutes les menaces et chantier des plus belles utopies.
