Faire sa part
Inspiré par une légende amérindienne, le nouveau solo d’Abdoulaye Konaté s’interroge sur la responsabilité de chacun dans la préservation de la terre nourricière.
On doit au poète et romancier Pierre Rabhi d’avoir popularisé la légende amérindienne dont le colibri tire son nom : « Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux observaient impuissants le désastre. Seul le colibri s’activait, jetant sur le feu les gouttes d’eau qu’il portait dans son bec. Le tatou, agacé par son affairement dérisoire lui tint à peu près ce langage : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri de répondre : « Je le sais, mais je fais ma part. » »
Chorégraphe et interprète vivant à Strasbourg, Abdoulaye Konaté rend hommage à la philosophie simple et généreuse de la fable. Originaire de Côte d’Ivoire, le danseur à la forte présence, aux gestes légers et rapides, a déjà un parcours riche de rencontres et de fortes expériences. Il a trouvé son propre geste en puisant dans les spiritualités africaines et la poésie du quotidien, en mêlant l’énergie des danses traditionnelles aux mouvements urbains et contemporains. À la façon d’un rituel, il nous fait entrer dans son monde peuplé de sensations, de figures et de masques, tantôt sombre ou éclatant.