Villes fantômes
Hauschka n’est pas un pianiste ordinaire… À l’instar de John Cage, il s’approprie l’art du piano préparé et produit des sonorités électroniques de manière analogique.
Volker Bertelmann alias Hauschka (il a repris le nom de l’entreprise cosmétique) vient à l’origine du hip-hop. Bien qu’il ait découvert son amour du piano en allant à la messe le dimanche, il a d’abord débuté sa carrière de musicien au sein du collectif de rap God’s Favorite Dog. Aujourd’hui, l’artiste originaire de Düsseldorf produit une musique acoustique, aux accents électroniques. Le secret de ce tour de passe-passe : son piano préparé. Pour rendre le son de son instrument plus « abstrait », il place des bouts de cuir, de feutre ou de caoutchouc entre les cordes, y dépose des objets et enveloppe les marteaux de papier aluminium. Il livre aujourd’hui son douzième album : il a conçu Abandoned City peu après la naissance de son troisième enfant, dans un moment d’extase émotionnelle. En dix jours seulement, il a composé un album avec un piano lumineux et des percussions sombres. C’est dans les villes fantômes que Hauschka a trouvé l’image qui décrivait le mieux son état d’esprit au moment de composer, entre béatitude et solitude. Les titres de l’album portent d’ailleurs les noms de villes fantômes réelles. Les mélodies sont éthérées, très poétiques, et pourraient constituer la B.O d’un film indépendant. Pour Volker Bertelmann, Abandoned City est son chef d’œuvre où il montre toute l’étendue de son talent. Le concert de Hauschka era un événement à ne pas manquer, car une performance musicale sur un piano préparé est aussi une expérience visuelle. (S.O.)
Pour en savoir plus
- Le site de Hauschka (EN)
- Abandoned City en streaming sur Zeit Online (DE)
- Une interview avec Hauschka dans agenda magazine
