Instabilité vertigineuse
Prisonnier d’un décor mouvant, l’artiste Martin Zimmermann crée un monde où la réalité devient fiction.
On l’avait vu, accompagné de son acolyte Dimitri de Perrot, dans la pièce Hans was Heiri, où il questionnait l’absurdité de la vie, devant un décor mobile. Le circassien suisse Martin Zimmermann revient à la Kaserne de Basel, cette fois-ci en solo, dans un cadre tout autant instable et burlesque.
Sans aucun mot, mais avec un humour décapant, Zimmermann met en scène un personnage tragi-comique qui tente de se libérer d’un décor mouvant. D’une rapidité vertigineuse, l’acrobate et contorsionniste se disloque, s’envole, se plie, s’enroule sur lui-même, puis disparaît et réapparaît sur un rythme dicté par le décor. La gravité devient la force centrifuge de la pièce : l’objectif est d’y résister pour en sortir vivant.
Les jambes, les bras, les mains, les muscles du faciès : chaque partie de son corps est mobilisée à cette fin et retranscrit les tourments d’un personnage déstabilisé par les mouvements de la vie.
Sur scène, Zimmermann crée un nouvel espace-temps, dans lequel la « silhouette est bien plus expressive que les mots », confie-t-il. Un univers hors-norme, entre illusion et mime. (M.G.)
Photo : Augustin Rebetez
Pour en savoir plus
