Un amour à sens unique
Cette œuvre ne correspond en rien aux clichés habituels de l’opéra. On cherche en vain le ténor ou la prima donna. Car le sujet central de cette histoire, c’est le déchirement intérieur des personnages.
Qu’est-ce que l’amitié ? Qu’est-ce que l’amour ? Comment l’instabilité et la soif de vengeance d’une seule personne peuvent détruire la vie de plusieurs autres ? Le personnage principal de cet opéra est totalement incapable d’empathie, sans égards pour ses congénères, et surtout ceux pour qui il compte. Il ne cherche que son bon plaisir et à tromper l’ennui qui régit sa vie.
Eugène Onéguine et Lenski sont amis. Mais quand Onéguine rejette l’amour de Tatiana et se met à flirter avec Olga, la sœur de Tatiana et fiancée de Lenski, ce dernier, fou de rage, le provoque en duel. Et court droit à sa mort. Des années plus tard, Onéguine et Tatiana se retrouvent à un bal. Tatiana est maintenant mariée à un prince. C’est alors qu’Onéguine se met à brûler de désir pour elle, mais il est éconduit à son tour, car Tatiana ne veut pas rompre ses vœux.
Le roman de Pouchkine sur lequel est basé cet opéra ne répondait déjà pas aux conventions classiques. Dans sa mise en musique, Tchaïkovski renoncera largement au sensationnalisme qui régnait à l’époque sur l’opéra, préférant se concentrer sur l’intimité et les émotions de ses personnages. Anticipant les critiques, il qualifiera son œuvre de « scènes lyriques » plutôt que d’opéra – et créera ainsi un tout nouveau genre.
Marko Letonja, Direction musicale
Frederic Wake-Walker, Mise en scène
Avec Bogdan Baciu, Ekaterina Morozova, Marina Viotti, Liparit Avetisyan, Mikhail Kazakov, Doris Lamprecht, Margarita Nekrasova , Gilles Ragon, Dionysos Idis
Chœurs de l’Opéra national du Rhin
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Bonus
Entretien avec le metteur en scène Frederic Wake-Walker