Quatorzième pierre à l’édifice Eiffel, La Peur et le Vent s’affranchit des amarres, libère tous les sons, chamboule les atomes. Quatorzième pierre, et de taille, tant Eiffel y renaît, pour mieux se voir vieillir. Romain n’est pas un oiseau de passage, il tient plutôt du calcaire du Lot : il est ici depuis longtemps, et là pour un moment. Romain a posé Eiffel/groupe pour mieux tracer chemin solo, poursuivre une route née sentir il y a plus de trente ans : celle d’un Eiffel projet de vie, celui d’un auteur solitaire ouvert à tous les vents solaires, mais en contrôle de ses choix, dans la maîtrise de ses rêves. Sur La Peur et le Vent, il a poussé le pré jusqu’au voisin (un certain Nile Rodgers), a piqué la Motobécane à Graham Maby, a grappillé la vigne du Roi David, du lait Ziggy lunaire jusqu’au mazout de Outside. Il s’est même permis d’inviter Motown à sa table, basse pulsée, Strat en cocottes, sax baryton graisseux et grappes de trompette à pleins paniers d’oranges et de citrons cueillis frais dans l’extase.
Ce cru 2025 est là dans ton godet, subtil et généreux, de nos esgourdes il s’amuse et de nos attentes il se moque. Vêtu de flamboyances Chic et de reflets eighties, La Peur et le Vent creuse un sillon frais et trace ligne claire, solaire et aérien, minéral et hanté. Quatorze chansons écrites à l’aube, en fond de nuit, dans le studio-chapelle, dans un sacré silence, quand les loups tirent leur révérence… la biche esquisse un pas de danse, tandis qu’au fond d’une nuit blanche, Romain compose un plein bouquet de renaissances.
