Pris dans la Toile
Dans sa nouvelle création, Fabrice Murgia questionne l’accès libre au web et montre en même temps les facettes obscures de la Toile.
Cette pièce tire la sonnette d’alarme. En hommage au jeune cybermilitant américain Aaron Swartz, qui a publié des archives universitaires sur Internet et a été recherché par le FBI pour ces faits avant de se donner la mort, quatre comédiens (deux Belges, deux Sénégalais) montent sur scène et plongent dans les abîmes du web. Sous la direction de Fabrice Murgia, ils analysent le „deep web“ (ce web profond et invisible), la Toile anonyme, dans lesquels il n’y a plus de frontières ni d’individu. Mais que se passe-t-il? Qui sont ces personnes qui l’utilisent? Pour élucider cette question, le régisseur a entrepris un voyage au Sénégal. Là-bas, il tombe sur des pirates informatiques qui usent de leur dextérité pour faire du trafic d’organe et/ou du blanchiement d’argent. Black Clouds dénonce cela, d’une manière à la fois sensible et directe. Notre usage quotidien du web peut se transformer à bien des égards en un moyen de détournement d’informations personnelles, de personnes et d’idées. Le web diffuse et engloutit des informations à une vitesse incroyable. Cela peut influencer la réflexion rationnelle, ou même la mettre en danger. Black Clouds pose les questions suivantes : comment se comporter face à cet outil si puissant? Pouvons-nous en interdire l’accès à certains ? Et comment pouvons-nous apprendre à l’utiliser de manière productive, sans nous nuire à nous-même? Si la soif d’apprendre se transforme en une perte de liberté et si les relations humaines se jouent sur un écran, alors il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Une pièce à ne pas rater.
Photo © Andréa Dainef
