Toujours l’amour
Christian Spuck plonge au coeur de Anna Karénine, ce grand classique de la littérature, et met brillament en scène une femme esseulée mais animée d’un amour passionné.
Anna Karénine est un roman à lire un après-midi d’hiver, en regardant tomber les flocons de neige par la fenêtre : on se plonge alors d’autant plus facilement dans la société russe du XIXème siècle et l’on partage tout naturellement les souffrances, les pleurs et les espoirs des protagonistes.
L’Opernhaus Zürich nous invite à pénétrer dans ce monde avec la chorégraphie de Christian Spuck de 2014 qui a connu un grand succès l’année dernière à Oslo et à Moscou.
L’histoire tragique de la jeune femme mariée Anna Karénine qui tombe amoureuse du compte Wronski, commence une aventure amoureuse avec lui et se trouve exclue de la société russe, a été jouée et filmée d’innombrables fois. La peur de la jeune femme de perdre son rang social et sa famille, le poids de la responsabilité morale, le rapport de force entre raison et coeur – Christian Spuck intègre tout cela dans ce ballet et il fait la part belle au sentiment de solitude. La distribution remarquable et les images fantastiques auxquelles recourt le chorégraphe nous entraînent dans les tourmentes sentimentales des héros pour qui l’on ne peut s’empêcher de ressentir de la compassion.
Comme pour renforcer encore cette atmosphère, le chef d’orchestre Paul Connelly souligne fortement le caractère tragique de l’oeuvre. La musique composée par Rachmaninow et Lutoslawski reflète toute la solitude et la fin terrible d’Anna Karénine. Christian Spuck s’est d’ailleurs appuyé sur la musique pour créer sa chorégraphie. C’est une soirée placée sous le signe de la passion et du grand art qui s’annonce! (J.L.)
D’après le roman du même nom de Lew Tolstoi
Musique de Sergej Rachmaninow, Witold Lutoslawski, Sulkhan Tsintsadze et Josef Bardanashvili
Photo © Monika Rittershaus
