Anatevka ou Un violon sur le toit fut l’un des plus grands succès de Broadway des années 1960. La collaboration du compositeur Jerry Bock avec le parolier Sheldon Harnick, la mise en scène et la chorégraphie à l’époque de Jerome Robbins ont marqué la scène new-yorkaise avant que l’adaptation au cinéma par Norman Jewison n’augmente encore la popularité de l’histoire de cette famille juive, Tevye le laitier, sa femme Golde et ses cinq filles.
Dans le petit village d’Anatevka en Russie avant la Révolution, les trois filles aînées de Tevye se montrent récalcitrantes aux choix des époux que leur père leur destine, remettant en cause la tradition. En même temps, la communauté juive d’Anatevka est confrontée à un antisémitisme croissant en Europe et doit fuir tous azimuts pour sa survie.
En y regardant de plus près, ce classique de la comédie musicale est plutôt une parabole de l’idée de patrie, d’identité, de l’importance des rituels, un récit du passage à l’âge adulte et des conflits générationnels. En même temps, l’utilisation de textes de Scholem Alejchem, l’un des fondateurs de la littérature yiddish moderne, montre clairement à quel point la cohabitation pacifique reste fragile, un thème étonnamment actuel.