Un chant d’amour
Dans l’opéra bruxellois, les bourgeons de l’amour éclosent. Un démarrage de saison à l’approche du printemps.
Un paysan tombe éperdument amoureux d’une jeune Tzigane et est prêt à tout abandonner pour la femme de son cœur enflammé. Dans l’œuvre de Leoš Janáček, écrite en 1917, les sentiments sont empreints de langueur, les larmes se muent en perles délicates et les effleurements en un feu d’artifice intérieur. Cet amour naissant ainsi que toutes les questions que deux personnes d’origines différentes se posent au fil d’une relation sont ici présentés sous la forme de 22 tableaux mais aussi en tant que cycle pour piano et cycle de mélodies. Leurs sentiments s’expriment sous forme de vers et demeurent au centre de l’attention grâce à un décor épuré. Ils sont accompagnés par la musique, laquelle se concentre sur l’intensité de leur amour naissant.
L’histoire du compositeur tchèque et de sa muse Kamila se retrouve également dans cette œuvre, comme un reflet des sentiments profonds qu’il éprouve pour elle. Un amour que son cœur a ravi et qu’il n’a plus jamais laissé s’échapper.
La scénographie d’Ivo van Hove, metteur en scène belge de renom, ne renvoie à aucune forme lyrique traditionnelle. Ce n’est ni de l’opéra, ni du théâtre. L’orchestre et les chœurs sont réduits à la portion congrue afin de donner à la passion toute la place nécessaire et lui permettre de remplir la scène. Une soirée qui s’achève par la première mondiale de la compositrice Annelies Van Parys, qui a écrit une réponse à la déclaration d’amour de Janáčeks. Celle-ci prendra-t-elle fin dans l’euphorie des sentiments ? (J.L.)
De plus amples informations sont disponibles sur le site du Théâtre royal de la Monnaie
Distribution :
Ténor Ed Lyon
Mezzo-soprano Silvia de la Muela
Acteur Hugo Koolschijn
Piano Lada Valesova
Trois voix de femmes Trees Beckwe, Isabelle Jacques, Raphaële Nsunda Nluti
Photo: Ivo van Hove © Jan Versweyveld