Le TJP convie trois artistes à présenter chacun·e une forme courte, comme un avant-goût de spectacles en préparation. D’un univers à l’autre, un parcours pour découvrir ces artistes, leurs recherches et leurs gestes de création et en échanger avec elleux sur le vif.
J’EXISTE, DONC JE BRILLE
Nöxïmä Marley | House of Marley
Après avoir revisité des contes pour enfants en y insufflant des valeurs d’égalité et d’inclusivité dans Drag’liseuse, Nöxïmä Marley revient au TJP – Centre Dramatique National de Strasbourg avec une performance en duo avec Gilles Kraemer (Mélankhölia Marley) mêlant rire, fragilité et exubérance.
Artiste strasbourgeoise, figure majeure de la scène Queer, Nöxïmä Marley invoque souvenirs, talons et paillettes pour raconter son parcours de Drag Queen, entre quête de soi et révolution intime.
Au plateau, avec humour, Nöxïmä Marley s’exprime sur ses combats personnels. Avec panache, la Queen s’interroge sur iel en tant qu’artiste, sur la déconstruction des normes, et dévoile des fragments de son histoire et de son héritage tout en les réinventant à travers l’art du Drag. Elle transforme la scène en confessionnal Queer, en piste de danse intérieure, en un miroir de nos identités mouvantes.
Sa performance est un hymne à la résilience, un cri d’amour pour que nos voix, à tous·tes, brisent les silences, traversent les ruines, et rallument l’espoir d’un monde qui peut se réinventer
NÉE ÉTONNÉE
Delphine Lanson | Cie Lanson
Que se passe-t-il quand, dans nos vies agitées, nous cherchons à tout prix le repos, l’équilibre, sans jamais parvenir à ralentir le mouvement ?
Dans cette pièce qui réunit un circassien et une musicienne, Delphine Lanson interroge ce sentiment intime du déplacement, de la survie, de la fuite en avant pour échapper à un danger invisible. À travers le corps de l’acrobate et audacieux Aimé Rozier et de la musicienne Delphine Langhof, l’artiste met en scène sa propre quête de stabilité et d’harmonie.
Et si le seul refuge, la seule façon d’investir le monde — et sa vie — était finalement d’habiter pleinement son corps, d’accepter le déséquilibre, le mouvement ?
C’est dans cet interstice, dans cet espace suspendu entre deux lieux, deux états, deux âges que se loge la possibilité sans cesse renouvelée de la transformation, du devenir et de l’étonnement.
PAPAGEÏ – Projet d’indéfinition globale
Blanche Lorentz | Granit Suspension
Comment se définir ? Que dire de soi ? Et pourquoi le dire ? Face à un groupe, dans le cadre professionnel, sur les réseaux sociaux, ou dans bien d’autres situations, nous sommes sans cesse amené·es à nous représenter nous-mêmes. Nous construisons une identité lisible, cohérente, présentable. Nous cherchons à paraître, à ressembler à ce que nous croyons être, ou à ce que nous rêvons de devenir.
À un autre niveau, plus officiel, nous sommes tous·tes, que nous le voulions ou non, assigné·es à des catégories. Certaines nous conviennent, d’autres moins. Certaines sont justes, d’autres erronées. Milieu social, genre, apparence, nationalité, numéro d’identité : autant de cases dans lesquelles nous sommes inscrit·es, sur des formulaires, des billets, ou à travers le regard froid d’une caméra de surveillance.
Peut-on s’« indéfinir » ? S’affirmer sans nomenclature ? À travers le projet PAPAGEÏ, Blanche Lorentz, formée à l’École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, devient un objet immobile pour s’extraire de ces questions d’identité.
