Direction la saison 2025-26 du Théâtre national de Strasbourg, la deuxième entièrement conçue par Caroline Guiela Nguyen et ses équipes. Au menu : 19 spectacles dont 7 créés au TnS, notamment à l’occasion de l’édition 2026 des Galas du TnS avec les artistes Hatice Özer, Marcus Lindeen et Maxence Vandevelde. Dans une volonté de partage maximal de l’outil et de ses moyens de création — et en réponse au contexte d’austérité pour la culture en France et en Europe — 10 spectacles seront coproduits par le TnS, dont les prochaines créations d’artistes français et internationaux comme Alexander Zeldin, Caroline Arrouas, Marine Bachelot Nguyen, Laurène Marx, Angélica Liddell (première en France) ou Océan.
La saison sera également marquée par la place plus importante donnée aux créations de l’École du TnS dans la programmation avec, pour la première fois dans l’histoire du TnS, la présentation des deux spectacles de sortie du Groupe 49 qui seront confiés aux élèves en mise en scène, Éléonore Barrault et Juan Bescós.
En 25–26, le TnS continuera de mener de front le déploiement de ses missions de service public de la culture — notamment à travers l’expérimentation d’une offre inédite de surtitrage pour les habitant et habitantes allophones — et de soutien à l’emploi artistique grâce à la systématisation des séries longues de représentations à Strasbourg et le développement toujours plus ambitieux des tournées nationales et internationales de ses productions — notamment des pièces LACRIMA, totalisant en fin de saison 160 représentations en France et dans 18 autres pays, et Valentina.
Avant-programme
Valentina – Caroline Guiela Nguyen
16/09-03/10/25, Salle Gignoux
Un soir, au retour de l’école, Valentina découvre un mot sur la table. Il a été écrit en français par le médecin, pour sa maman roumaine, qui ne parle pas la langue. Il faut traduire. Valentina se tient là, face à sa mère, la vérité imprononçable en bouche : une nouvelle qui pourrait abîmer le cœur et provoquer un incendie dans leurs vies. La vérité, on l’ordonne ou on la retire, on l’espère ou on l’étouffe. Elle est la flamme autour de laquelle gravite la nouvelle création de Caroline Guiela Nguyen, écrite comme un conte pour un public familial à partir de dix ans, au plus près du métier d’interprète professionnel.
- Texte et mise en scène : Caroline Guiela Nguyen
- Avec Chloé Catrin, Angelina Iancu et Cara Parvu (en alternance), Loredana Iancu, Paul Guta et Marius Stoian et les voix d’Iris Baldoureaux-Fredon, Adeline Guillot et Cristina Hurler
- Dramaturgie : Juliette Alexandre
- Complicité artistique : Paola Secret
- Scénographie : Alice Duchange
- Consultation et interprétariat pour le roumain : Natalia Zabrian
- Assistanat à la mise en scène : Iris Baldoureaux-Fredon, Amélie Énon
- Musique : Teddy Gauliat-Pitois
- Son : Quentin Dumay
- Lumière : Mathilde Chamoux
- Vidéo : Jérémie Scheidler
- Cadreur : Aurélien Losser
- Costumes : Caroline Guiela Nguyen, Claire Schirck
- Maquillage : Émilie Vuez
- Stagiaire à l’assistanat à la mise en scène : Noé Canel
- Film d’animation : Wanqi Gan
- Casting : Lola Diane
- Décor réalisé par les ateliers du TnS
- Avec le soutien de la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale pour les représentations surtitrées en roumain, en anglais et en ukrainien
Prendre soin – Alexander Zeldin
Création – Coproduction
07-17/10/25, Salle Koltès
Des hommes et des femmes de ménage intérimaires se retrouvent, chaque nuit, dans une boucherie industrielle. Entre les mailles de la précarité, elles et ils déjouent l’aliénation par des actes ordinaires : prendre un café, bavarder, lire des magazines. Le cycle se répète, sans s’écarter du cours normal des choses, jusqu’au point de bascule où ces êtres isolés se rapprochent — trop vite. Avec une sincérité brute et un humour noir, Alexander Zeldin nous raconte les histoires d’une classe invisible dans le premier volet de sa trilogie des Inégalités. Montrant la capacité des gens fragilisés par leurs conditions de travail à trouver le bonheur dans une situation extrême, l’auteur et metteur en scène britannique évoque les premiers moments du désir, de l’amitié et de la solidarité.
- Texte et mise en scène : Alexander Zeldin
- Avec Patrick d’Assumçao, Nabil Berrehil, Charline Paul, Lamya Regragui, Bilal Slimani, Juliette Speck
- Collaboration à la mise en scène : Kenza Berrada
- Scénographie et costumes : Natasha Jenkins
- Assistanat aux costumes : Gaïssiry Sall
- Lumière : Marc Williams
- Son : Josh Grigg
- Mouvements : Marcin Rudy
- Décor réalisé par les ateliers du TnS
- Avec le soutien de la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale pour les représentations surtitrées en arabe, en géorgien et en anglais
Barber Shop Chronicles – Inua Ellams, Junior Mthombeni, Michael De Cock
Coproduction
04-14/11/25, Salle Koltès
Inspiré par l’histoire d’un barbier de Leeds, ancienne cité industrielle du Nord de l’Angleterre, Barber Shop Chronicles invite le public au cœur d’un salon de barbier, lieu de sociabilité et des mémoires vives de la diaspora africaine. La pièce du poète anglo-nigérian Inua Ellams ouvre les portes d’un espace intergénérationnel, où l’on entend résonner le wolof, le lingala, le soninké, le bambara et le bamiléké. Les plaisanteries peuvent être acerbes mais elles visent juste. Business, relations avec les parents, amour et politique s’enchevêtrent dans des récits portés par le verbe haut et l’humour de ces hommes qui trouvent chez le barbier un espace de soin, mais aussi d’écoute et de conseil. À défaut de pouvoir couper vos cheveux, raser votre barbe ou tailler votre moustache, installez-vous confortablement pour un voyage entre Abidjan, Bruxelles, Dakar et Kinshasa !
- Texte : Inua Ellams
- Mise en scène : Junior Mthombeni et Michael De Cock
- Avec P. Adade, Junior Akwety, BATGAME, Hippolyte Bohouo, Martin Chishimba, Salif Cissé, Yoli Fuller, Aristote Luyindela, José Mavà, Jovial Mbenga, Souleymane Sylla, Clyde Yeguete
- Scénographie et lumière : Stef Stessel
- Costumes : Marie Lovenberg
- Collaboration artistique : Caroline Gonce
- Dramaturgie : Gerardo Salinas
- Régie générale : Baptiste Wattier
- Visuels : Kelvin Konadu
Boat People – Marine Bachelot Nguyen
Coproduction
18-28/11/25, Salle Koltès
On dit que celles et ceux qui ont fui le Cambodge, le Laos ou le Viêtnam après 1975 constitueraient une immigration « exemplaire ». Mais quel est le coût caché de cette exemplarité pour les personnes concernées et leurs enfants ? Marine Bachelot Nguyen, autrice et metteuse en scène franco-vietnamienne, explore la mémoire des exilés en provenance du Sud-Est asiatique. Elle donne de la voix aux récits manquants d’une population souvent qualifiée de discrète voire effacée. Elle interroge aussi l’émergence de l’action humanitaire et les effets des générosités ambiguës, en racontant l’histoire d’une famille française qui héberge chez elle des « Boat People ». Exil, pression à l’intégration et traumatismes : en revenant sur les modalités d’accueil des réfugiés vietnamiens dans les années 1970, la forme théâtrale fait émerger des paroles complexes, permettant de mieux conter mille traversées.
- Texte et mise en scène : Marine Bachelot Nguyen
- Avec Clément Bigot, Charline Grand, Arnold Mensah, Paul Nguyen, Dorothée Saysombat, Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné
- Assistanat à la mise en scène : Linh Tham
- Scénographie : Kim Lan Nguyen Thi
- Vidéo : Julie Pareau
- Lumière : Alice Gill-Kahn
- Son : Yohann Gabillard
- Costumes : Laure Fonvieille
Une ville – Noëmie Ksicova / Groupe 48
Création
20-26/11/25, Espace Grüber
C’est l’histoire d’un cirque itinérant qui perturbe inéluctablement les lieux qu’il traverse. Sur une place, la troupe déploie la carcasse d’une baleine, immense caisse de résonance pour les questions surgies en contrebande des entrailles de la ville, comme autant de ferments de sédition qui viendront troubler l’ordre établi, faire dérailler le cours normal des choses. C’est ce moment de bascule, porté par la voix d’un prince-poète hypnotisant les foules, que nous invite à expérimenter Noëmie Ksicova dans cette adaptation du roman de László Krasznahorkai, La Mélancolie de la résistance. La metteuse en scène, autrice et actrice, accompagne toutes les sections — jeu, mise en scène, dramaturgie, régie- création et scénographie-costumes — du Groupe 48 de l’École du TnS dans cette création qui ouvre collectivement la boîte noire de la fiction.
- Librement adapté de La Mélancolie de la résistance de László Krasznahorkai
- Traduction française de Joëlle Dufeuilly
- Une création de Noëmie Ksicova avec les artistes du Groupe 48
- Mise en scène : Noëmie Ksicova
- Collaboration artistique : Sarah Cohen, Elsa Revcolevschi
- Dramaturgie : Louison Ryser, Tristan Schinz
- Avec Miléna Arvois, Aurélie Debuire, Mamadou Judy Diallo, Ömer Alparslan Koçak, Thomas Lelo, Steve Mégé, Gwendal Normand, Blanche Plagnol, Nemo Schiffman, Bilal Slimani, Maria Sandoval, Ambre Sola Shimizu, Apolline Taillieu
- Lumière : Corentin Nagler
- Son : Paul Bertrand, Macha Menu
- Vidéo : Mathis Berezoutzky-Brimeur
- Scénographie : Mathilde Foch, Salomé Vandendriessche
- Costumes et maquillage : Nina Bonnin, Noa Gimenez
- Plateau : Marie-Lou Poulain
- Régie générale : Clément Balcon
- Décor et costumes réalisés par les atliers du TnS
Et bien d’autres spectacles encore !