Avec ce premier solo Shido, le chorégraphe et danseur de Mayotte Lil’C place son corps comme un objet de recherche qui revisite tous les sens, les gestes, les vibrations sonores corporelles, pour tenter de percevoir et vivre l’état primaire de la corporalité d’un frère autiste.
Prenant comme point de départ sa relation avec un frère autiste, Lil’C nous emmène à la marge pour explorer une autre façon d’être au monde. Au fil ce solo à fleur de peau, le danseur se glisse dans une autre corporalité, revisite les instants répétitifs d’une vie, coupée de toute existence sociale, pour faire l’expérience d’un corps happé dans plusieurs dimensions, spatiales, psychiques et physiques. Entre transe et sidération, il se laisse traverser par d’insaisissables courants, aux prises avec des forces invisibles qui le dépassent. Pour tenter de se reconnecter au monde, il place et déplace son corps en équilibre instable sur des cailloux, dans les différentes réalités spatio-temporelles. Dans cet état primaire ainsi convoqué, le chorégraphe traque aussi ses failles, ses contradictions, ses propres fragilités : « Shido est une traversée qui constitue les réalités possibles de mes identités » dit-il. Figure émergente d’une nouvelle génération d’artistes venue de l’océan indien, Lil’C s’est formé à la danse auprès de différents chorégraphes au « Royaume des Fleurs », une fabrique artistique créée en 2015 à Mayotte par le chorégraphe Djodjo Kazadi. Repéré dans la pièce Murmures des décasés qui sondait l’identité mahoraise dans un mélange de gestuelle traditionnelle et de danse contemporaine, il enchaîne différentes collaborations avant de se lancer dans des projets plus personnels. Shido est sa première création.
- À partir de 12 ans
- 50 min
- Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation
- Création, chorégraphie : Aliféyini Mohamed – Lil’C
- Regard dramaturgie : Djodjo Kazadi
- Création musicale : Uli Wolters