En 2001, une représentation de Woyzeck, mis en scène par Árpád Schilling, déclenche la « vocation » de Tünde Deak. En relisant la pièce aujourd’hui, elle s’interroge sur ce qui a bouleversé la jeune femme de vingt ans qu’elle était dans l’histoire tragique de ce personnage qui finit par tuer le seul être qu’il aime.
Après avoir interrogé les tiraillements de sa double-culture dans ses spectacles précédents (Tünde [tynde] et Ladilom ), Tünde Deak souhaite explorer les espaces de création qu’elle ouvre : comment la découverte de ce spectacle en langue hongroise a finalement été l’occasion de rencontrer un autre langage, celui du théâtre. Woyzeck ou la vocation mêle les fragments de Büchner et une enquête autobiographique autour de ces années charnières chez chacun·e d’entre nous où l’affirmation de soi est aussi forte que notre porosité aux autres, aux rencontres, au monde. Au cœur de la question de la vocation, il y a celle du devenir soi. La partition sonore du spectacle est composée par Léopoldine HH, qui était déjà la complice de Tünde Deak sur Ladilom. La musicienne et interprète s’inspire de mélodies traditionnelles hongroises, allemandes ou yiddish, en entrelaçant ces airs anciens qui constituent une histoire commune à travers le temps.
