Sylvain Huc propose une interprétation sans mièvrerie du Petit Chaperon rouge, conte que nous connaissons par Perrault ou Grimm mais qui vient des tréfonds de la tradition orale. De ce qui appartient au conte et à l’enfance, il retient le monde excitant de la nuit, de l’inconnu, de l’aventure en solitaire. Chez l’enfant, la nuit est peuplée : « elle transforme le monde, en brouille les limites, mêle réel et imaginaire. » Avec la complicité de Matthieu Blanc, qui travaille une bande son éléctro-rock-noise-romantique, le chorégraphe débarrasse l’histoire de sa narration et nous laisse face aux images devant lesquelles on aime trembler. Par le mime, quelquefois burlesque, le théâtre d’ombre et le travail des portés, le loup et l’enfant apparaissent, intervertissent leurs rôles, mettent en doute l’origine et la présence même du danger. Il retrouve la valeur initiatique du conte : la vacance du texte invite à se plonger dans l’univers nocturne et à en ressortir avec des questions fondatrices pour des adultes en devenir.
PRÉSENTÉ AVEC LA M.A.C., RELAIS CULTUREL DE BISCHWILLER ET LA MAISON DES ARTS DE LINGOLSHEIM DANS LE CADRE D’UNE TOURNÉE TERRITORIALE
FRANCE / DUO / 2011 / RECRÉATION 2024