Labor à Trois arrive à Strasbourg

Après une première édition à Fribourg en 2023, puis à Birsfelden en 2024, c’est au tour de Strasbourg d’accueillir Labor à Trois en 2025.

Construit entre trois partenaires de l’espace transfrontalier, ce dispositif est à la fois un réseau et un projet artistique. Véritable laboratoire chorégraphique, il permet à six compagnies en création d’avoir un temps de travail de neuf jours sur un site commun, d’échanger sur leur processus d’écriture et de composition, de partager des moments de convivialité et d’échauffement et d’avoir un temps de visibilité publique en fin de parcours. Ce Labor à Trois réunit des compagnies choisies par chacun des partenaires : le réseau Tanznetz en collaboration avec le théâtre E-WERK (Fribourg – Allemagne), le théâtre Roxy (Brisfelden – Suisse) et POLE-SUD, CDCN (Strasbourg – France). C’est à ce temps de restitution que le public est invité.

Programme

Akiko Hasegawa – Nos Noces

Originaire du Japon, Akiko Hasegawa vit et travaille à Strasbourg. Après avoir été formée au College of Art Nihon University à Tokyo et au CNDC d’Angers, elle travaille comme interprète auprès de nombreux chorégraphes (Bernardo Montet, Carlotta Ikeda, Christian Bourigault…) et collabore également avec des metteurs en scène (Anne Théron, Benoît Bradel, Pauline Ringeade…). En mai 2019, elle crée Les va-et-vient des Musées, une performance en duo avec la violoniste Aline Zeller. En janvier 2023, elle crée son premier solo Haré Dance à POLE-SUD puis, en janvier 2025, la pièce Kanashimi. Parallèlement à sa carrière d’interprète et de chorégraphe, elle enseigne au Conservatoire de Strasbourg et propose des ateliers de danse dans les secteurs scolaires et hospitaliers.

Akiko Hasegawa interroge dans cette nouvelle création le moment de préparation juste avant la cérémonie du mariage, un rite de passage qui fait surgir de nombreux sentiments. Après Haré Dance (état de joie) et Kanashimi (état de tristesse), elle consacre ce troisième volet aux émotions liées à un changement, une nouvelle phase de vie. Inspiré des Noces de Stravinsky, ce trio questionne comment tous ces sentiments surgissent et se transforment au fur et à mesure du temps qui avance et à l’approche d’un événement.

Caroline Allaire – Collège Anatomie (titre provisoire)
Cie KiloHertZ

Caroline Allaire a été formée au Conservatoire de Nice, puis au Conservatoire National Supérieur de Paris. De 1995 à 2004, elle est interprète au Ballet de l’Opéra de Nice puis au Ballet de l’Opéra National du Rhin. Elle devient artiste indépendante en 2004 et collabore avec Louis Ziegler, Association Woo, Christian et François Ben-Haïm, David Brandstätter et Malgven Gerbes. Elle a participé à tous les projets de création de KiloHertZ-Vidal Bini. Parallèlement, elle met en œuvre depuis plusieurs années un enseignement basé sur les différentes pratiques qu’elle a rencontrées dans son parcours professionnel et sur des outils originaux qu’elle développe auprès d’enfants mais également du corps enseignant et de jeunes danseurs.

En 2019, Caroline Allaire crée Jusqu’à l’os, un spectacle qu’elle interprète pour les jeunes enfants et qu’elle conçoit comme une extension de son enseignement et de ses pratiques de transmission. Dans la continuité de cette pièce qui s’intéressait au corps et plus particulièrement au squelette, aux noms des os, comment ils sont faits et comment ils bougent, Caroline questionne avec cette nouvelle création le rapport au corps des adolescents. Comment passer par le côté mécanique du squelette pour en oublier qu’en fait, on danse déjà ?

Emi Miyoshi – Let’s Hear It for the Boy
Shibui Collective

Après des études de danse à l’université d’Ehime au Japon, la Japonaise Emi Miyoshi travaille pour la compagnie de danse d’Amanda Miller. En 2008, elle reçoit une bourse de la Kunststiftung NRW et participe au SiWiC (Swiss international further training course in choreography) en tant que chorégraphe. Depuis 2013, elle travaille en tant que chorégraphe et danseuse dans divers projets avec des artistes, des musiciens et des danseurs, à Fribourg. En 2023, elle a fait partie du conseil consultatif du réseau de danse local Tanznetz Freiburg et a également été soutenue par le réseau Grand Luxe. Depuis 2024, elle enseigne le mouvement créatif et la danse à l’Université de l’éducation de Fribourg / Studium Plus.

Mêlant danse, mouvement et voix, la nouvelle pièce d’Emi Miyoshi, Let’s Hear It for the Boy, explore la vulnérabilité masculine et les attentes sociétales en matière de masculinité. La chorégraphe y questionne la manière dont cette vulnérabilité masculine peut être exprimée dans une culture qui décourage souvent les hommes de montrer leurs émotions. Dans un espace immersif et intime, la relation entre les deux interprètes transforme la fragilité en force et invite le public à une réflexion profonde sur l’émotion, le souffle et l’expression de soi.

Karolin Stächele – I Bleed Gold
DAGADA dance Compagny

Basée à Fribourg, Karolin Stächele crée ses propres pièces depuis 2014. Elle travaille sous le label DAGADA dance avec un groupe dynamique d’artistes de divers genres, développant un répertoire qui comprend à la fois des performances en solo et en groupe. La compagnie a présenté son travail au niveau national et international dans des villes comme Berlin, Leipzig, Bâle, Den Haag, Barcelone, Brest et Prague. Elle chorégraphie dans le cadre d’un discours artistique ouvert et participatif, créant un langage de danse pulsé qui reflète les changements sociétaux en cours autour de nous.

Dans son solo I bleed gold, Karolin Stächele entreprend un voyage émotionnel entre vulnérabilité, colère profonde et joie irrépressible. S’inspirant de son parcours personnel de danseuse, mère célibataire, musicienne indépendante, performeuse, combattante et femme, elle devient progressivement un médium artistique à travers lequel les émotions collectives circulent librement. En collaboration avec différents artistes sonores, Karolin Stächele développe au préalable la bande-son de sa pièce qu’elle complète ensuite elle-même en direct sur scène par l’utilisation de la voix, d’un set de batterie électronique et de la flûte traversière.

Lia Schädler – Mal digéré.e.x
Landholz Productions

Lia Schädler célèbre à travers son travail théâtral, l’acte de se rassembler, à la fois dans la création artistique collective et dans la rencontre avec le public. Elle conçoit des espaces dans lesquels les spectateurs et spectatrices deviennent des participants intimes d’architectures scéniques. En 2021, elle crée avec Luana Volet (Théâtre de l’extrême) le projet douceur de la ville, une promenade délicate sur le béton. En 2023, Lia Schädler reçoit le prix de la relève PREMIO pour les arts de la scène avec la pièce Why don’t you sleep at night?. Elle fait partie du collectif queerféministe femtak et agit en tant que regard extérieur dans leurs productions et chorégraphies. Depuis l’été 2024, elle siège au comité du Tanzbüro Basel et s’engage pour les intérêts de la scène indépendante de danse à Bâle.

Lia Schädler et ses complices ont choisi de se pencher sur l’intestin et la digestion comme domaine de recherche avec Mal digéré.e.x. Ensemble, ils souhaitent interroger leur savoir partiel sur cet organe et en apprendre davantage sur son anatomie, la recherche sur le microbiome ainsi que sur la digestion biologique et émotionnelle. Pour ce faire, ils échangent avec la psychologue et chercheuse en microbiome Anna Chiara Schaub. Ils distinguent les différentes sections de l’intestin et examinent les tâches spécifiques, les directions et les rythmes — ce qui donne lieu à des improvisations dansées et à des images chorégraphiques.

Lia Schädler et ses complices © Landholz

Sophie Vergères – 100 Ways to disappear on stage, A Study on Absence & Presence

Née aux États-Unis, Sophie Vergères est une danseuse et chorégraphe basée à Bâle, en Suisse. Elle se forme en danse à l’école du Ballet de Hambourg, puis y est interprète avant d’intégrer le Hessisches Staatstheater de Wiesbaden. De 2017 à 2021, elle travaille en tant qu’artiste indépendante et danseuse invitée, collaborant avec des compagnies telles que Bühnen Bern, Oper Graz et Philharmonie Luxembourg, ainsi qu’avec des groupes indépendants comme Art of Spectra, Focus Dance et Steptext. Poussée par le désir de travailler en tant que chorégraphe et directrice de projet, elle a cofondé Kollektiv 52°07 en 2018. Après plusieurs créations, elle décide de poursuivre sa formation, en intégrant en 2020 la Haute école des arts de Berne dans le cadre du programme de master Expanded Theater. Depuis août 2022, elle continue de développer de nouvelles œuvres chorégraphiques et des collaborations interdisciplinaires, et se produit avec l’ensemble de danse du Theater Basel.

Pour ce projet, Sophie Vergères a collaboré avec huit artistes de différentes disciplines, dont le théâtre, la chorégraphie, le son, la scénographie et la création de costumes. À travers une série de vignettes dont elle présente ici une partie, 100 Ways to Disappear on Stage examine comment les objets, les personnes et les émotions peuvent disparaître à la fois physiquement et métaphoriquement. Grâce à l’utilisation de miroirs, de lentilles et d’objets mobiles, la scène devient un espace de transformation, créant illusion et ambiguïté. La scène reflète différentes réalités qui coexistent, élevant la disparition à un niveau à la fois visuel et émotionnel.