LA MATIÈRE QUI SE DISSOUT NE DISPARAÎT PAS ; ELLE SE MÊLE JUSTE À D’AUTRES ÉLÉMENTS.
« Père – Mon père, en train de mourir. C’est normal. Ça arrive. Ça n’arrive pas tous les jours, mais un jour ça arrive. C’est dans l’ordre des choses. Je ne suis plus tout jeune moi non plus, pas encore vieux, mais… bientôt. C’est dans l’ordre des choses, oui.
Fils – Papy ?
Père – Il faut que tu lui parles plus fort chéri, sinon il t’entend pas. ÇA VA PAPA ?
Père – Mon père ne répond pas. Ne répond plus. Ne bouge plus.
Père – PAPA, ÇA VA ? Ça fait un peu bizarre au début, mais tu vas t’habituer.
Fils – PAPY, C’EST VRAI QUE TU VAS MOURIR ? »
Au chevet du grand-père, on l’écoute une dernière fois raconter l’histoire de Tant pis. Une fable en héritage pour ne pas oublier d’aimer la vie et de la vivre pleinement. Le mantra profond et poétique d’un vieil homme en train de se dissoudre comme le sucre qui efface l’amertume de l’existence, guidant son fils et son petit-fils sur un chemin parsemé de fraises des bois…
Un texte fort et nécessaire de Catherine Verlaguet qui aborde avec délicatesse la disparition et la filiation. Dans une mise en scène immaculée de Julia Vidit, l’acteur-conteur Rachid Bouali dessine les corps et les mots des trois personnages. Trois générations qui tissent un lien sensible et émotionnel avec la mort pour déverrouiller nos tabous en ressuscitant l’imaginaire et la fantaisie, le réconfort et la tendresse.