La dame de fer
Felicitas Brucker met une nouvelle fois en scène le personnage saisissant de Jeanne d’Arc créé par Schiller : une production captivante, éminemment politique.
Jeanne d’arc est une très jeune fille, presque encore une enfant, quand elle s’immisce dans les luttes intestines sans issue qui secouent la France durant la Guerre de Cent Ans. Il est difficile de comprendre ce qui la pousse à prendre les armes. Schiller en a fait un personnage gênant, énigmatique, qui n’a sa place dans aucun système. Elle ne craint pas le pouvoir séculier, mais le pouvoir, quant à lui, a peur d’elle : pour la mettre hors d’état de nuire, on tente d’abord de la marier, mais la Pucelle d’Orléans finira sur le bûcher, accusée d’hérésie.
Felicitas Bruckner commence par le dénouement : elle montre Jeanne prenant le repas du condamné. En condensant ainsi l’action et en diminuant le nombre des acteurs, elle met à jour l’essence même des évènements, plus encore que l’original de Schiller. Une mise en scène cohérente et captivante, éminemment politique.
Photo © Maurice Korbel
