Sombre beauté
Trio londonien inspiré des années 30 emmené par Martyn Jacques, l’un des artistes les plus fascinants de sa génération, The Tiger Lillies baigne dans un univers sombre, burlesque et pratique l’humour noir.
Ce n’est pas la première fois que The Tiger Lillies laisse traîner ses guêtres dans la région. L’année dernière, nous les croisions entichés du personnage de Frank Wedekind, Lulu, au Tollhaus de Karlsruhe et dans le cadre du festival Musica et de sa transversale consacrée à cette femme sombrant dans l’absurdité de la société. Plus qu’une formation, The Tiger Lillies s’apparente à une troupe dont les sons sortent de l’ordinaire : on y entend des instruments inhabituels comme la scie musicale et le thérémine accompagnés d’une contrebasse, parfois d’un accordéon ou d’une guitare. Cette musique-là n’a rien de classique, elle oscille entre rock débridé, musique contemporaine, variété et quelque chose du cirque. Grimé d’un masque de clown de malheur, Martyn Jacques n’affirme d’ailleurs pas le contraire, mais c’est surtout de théâtre qu’il est question. Car si la musique reste originale, elle est souvent mise en scène par la troupe qui travaille de mains de maîtres ses mises en scènes et par Martyn Jacques qui, en quelques paroles, emporte le public dans son univers. Un univers qu’il dépeint d’une manière sombre, triste mais avec une grande dérision. Plus qu’un concert, un vrai spectacle à ne manquer sous aucun prétexte. (C.B.)
Photo © Mark Holthusen
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