Les effets du temps
Le groupe londonien Archive est de retour et n’en finit pas de nous envoûter avec ses sons psychédéliques et cinématographiques.
« La clé de tout, c’est le temps » entend-on dire dans la vidéo du groupe londonien Archive. Une phrase qui décrit parfaitement son dernier et 11e album Restriction, qui exige une écoute attentive. Depuis le choc de leur premier disque Londinium, en 1996, il n’en finit pas de délivrer une œuvre profonde et amoureuse du détail : des nappes de sons planants viennent se frotter à une batterie hip-hop saturée et de rêches sons électros.
L’album produit par les bricoleurs du son Darius Keeler et Danny Griffiths déploie à nouveaux ces ambiances qu’on aime chez Archive : il se fait tour à tour mystique, rock, mélancolique, plein de rage. Mais Archive ne cherche pas à éblouir par une série d’artifices, plutôt à s’installer durablement dans nos mémoires, voire à nous rendre accrocs. Pour ce faire, le groupe ne se restreint pas à un seul média, comme il le prouve avec leur album Axiom sorti en 2014, un film de 40 minutes accompagné d’une bande-son. « À chaque fois que nous avions terminé un album, on nous disait que cela pourrait être la bande son d’un film », confie Darius Keeler. Chaque album et chaque concert prouve la puissance évocatrice de leur musique, ouvre d’infinis paysages. (T.N.)