Fab four
Le quatuor Varèse s’en va vers les sommets, et nous entraine à sa suite avec un programme époustouflant : Mozart, Beethoven, Dutilleux.
Il n’est pas donné à tout le monde d’être primé à Salzbourg, surtout quand il s’agit du prix spécial de la meilleure interprétation d’une œuvre de Mozart ! Le Quatuor Varèse l’a fait, et même doublement puisqu’il a également obtenu le deuxième prix du 11e Concours International du Quatuor à Cordes. Il faut dire que depuis sa création à Lyon en 2006, il multiplie les distinctions et assure une belle présence sur la scène européenne avec un savoir-faire qui commence à être reconnu par le plus grand nombre, à partir d’un répertoire pour le moins éclectique. Les classiques forcément, Haydn, Schubert, Schumann, mais aussi les contemporains, avec ce grand écart entre baroque et musique répétitive, et d’autres pièces plus atypiques, empruntées au hip-hop, situent l’ambition de ce quatuor, séduisant, mais aussi énergique et vigoureux. À Schiltigheim, ces quatre fantastiques vont interpréter un programme ambitieux qui mêle les œuvres de Mozart, dont le Quatuor K.464 dédié à Haydn – l’un de ses quatuors les plus longs mais qui surprend par son écriture économe –, le Quatuor op. 135 de Beethoven, dans un mouvement qui les conduit vers une plongée en mélancolie, avec le sublime Ainsi la nuit de Dutilleux. Si fragile et si beau ! (E.A.)